Food for tomorrow lancé en Pays de la Loire

> R. Doizon président de Cap Aliment et Chr. Clergeau vice-président de la Région présentant le centre de transfert.
Les acteurs de l'agroalimentaire des Pays de la Loire, industriels, chercheurs, enseignants et institutionnels, ont présenté le 11 juin dans les locaux d'Oniris à Nantes, leur stratégie de recherche, formation et innovation. La démarche a été baptisée Food for tomorrow, un nom symbole d'ouverture à l'international. L'objectif affiché par les partenaires est de devenir à l'horizon 2020 « un centre européen de référence dans le domaine de l'alimentation ».
Deuxième région française dans le domaine de l'agroalimentaire et de l'alimentation, les Pays de la Loire s'appuient sur un tissu de 600 entreprises en transformation, pour 49 000 emplois. Sur le plan académique, on dénombre huit établissements d'enseignement supérieur et de recherche, 24 laboratoires et 275 enseignants-chercheurs et chercheurs permanents. Food for tomorrow vient compléter la stratégie agroalimentaire régionale et le plan de développement de la filière à dix ans, définis en 2012-2013 sous l'impulsion du conseil régional.
Un programme coordonné par Cap AlimentLa plateforme régionale d'innovation Cap Aliment a été créée en 2012 pour coordonner ce plan d'action régional, resserrer les liens entre les entreprises, la recherche et l'enseignement et incuber un projet de structure de type IRT (institut de recherche et de technologie) agroalimentaire. Pour son président Raymond Doizon, DG délégué de Fleury Michon, « les industriels engagés dans Ligeriaa et Cap Aliment ont la grande ambition de construire ensemble, de gagner avec les autres. Se rapprocher des puissances de recherche, d'enseignement et de formation créera de la valeur pour nos entreprises et permettra d'investir ». Le président de Cap Aliment, qui coordonne Food for tomorrow et pilote son volet innovation, a cité le projet industriel ouvert en matière de hautes pressions. En s'appuyant sur les compétences du CTCPA et d'Oniris, quatre entreprises (Tallec, Miti, P&P Fruits, Fleury Michon) ont créé, avec le soutien de la Région, une SA et partagent une machine haute pression, qui sera accessible aux PME de toutes tailles.
À la suite de la présentation de la démarche Food for tomorrow, la première pierre du futur centre de transfert Cap Aliment a été posée sur le site nantais de la Géraudière. D'une superficie de 2 150 m2 , le bâtiment aura vocation à être un espace de convergence, de mutualisation et de collaboration entre les différents acteurs de la filière, au service de l'innovation et de la compétitivité. Il accueillera Cap Aliment, Ligeriaa, les centres techniques CTCPA et Tecaliman, et quatre entreprises de l'agroalimentaire. Ces acteurs disposeront de bureaux, de laboratoires et d'un atelier technique de type industriel. Le budget de l'opération, financée par la Région Pays de la Loire, le Feder et Nantes Métropole, s'élève à 7 millions d'euros.
En termes de recherche, le programme, piloté par l'Inra, ciblera la création d'un pôle d'excellence, l'accroissement de la masse critique de chercheurs et le renfor-cement des partenariats internationaux. Face aux perspectives mondiales, il faudra « repenser les pratiques agricoles et s'intéresser à des sources alternatives », a expliqué Marc Anton, directeur du laboratoire Inra de Nantes, estimant que « l'algue a un potentiel intéressant sur la région ». L'axe formation, piloté par Oniris, conduira à renforcer l'offre de formations différenciantes et attractives à l'international. Le master management collaboratif de l'innovation alimentaire, qui démarre en septembre à Nantes, s'inscrit pleinement dans cette visée. D'un montant total de 14,5 M€ sur cinq ans, Food for tomorrow sera soutenu par la Région à hauteur de 4 M€, le Feder et Nantes Métropole. Pour Christophe Clergeau, vice-président du conseil régional, ce programme va permettre d'« aller chercher de l'argent pour des projets plus ambitieux » et va « guider l'arrivée de nouveaux acteurs en Région ».