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Foie gras : « un niveau d’équilibre satisfaisant »

Christophe Barrailh est le secrétaire général de la Fédération nationale des producteurs de foie gras et président de la commission accords interprofessionnels de l’interprofession, le Cifog. Selon lui, si le marché est beaucoup mieux orienté pour le foie, la filière doit rester vigilante à « l’équilibre matière ».

LM : Après deux années d’encadrement de la production suite à la crise de 2002, l’interprofession n’a pas pris d’accord cette année. Pourquoi ?

Christophe Barrailh : Effectivement, nous n’avons pas pris d’accord de limitation de la production pour 2005 afin de ne pas rompre avec une dynamique d’installation de jeunes et de casser le reouvellement dont la filière à besoin. Mais cette absence d’accord a été motivée par deux constats : en premier lieu, parce que la consommation a été au rendez-vous lors de la période de fin d’année 2004, et en second lieu parce que les efforts de limitation de l’offre menés en 2003 et 2004 pour juguler les crises et réduire les stocks, ont permis à la filière de revenir à un niveau d’équilibre satisfaisant. Cela dit, l’interprofession se réserve le droit de prendre des mesures ponctuelles si le besoin s’en fait sentir. Pour nous producteurs, c’est une avancée, mais nous souhaitons toujours que soit mis en place un système pérenne d’encadrement de la production qui puisse être activé selon les conditions. Pour pouvoir anticiper les crises plutôt que de réagir quand elles sont déjà là.

LM : La concentration des opérateurs menée cet hiver, avec le rachat de Canard du Midi par Delpeyrat, aide-t-elle à simplifier les discussions ?

Christophe Barrailh : A priori oui, la concertation est toujours plus facile à deux ou trois qu’à dix.

Mais nous remarquons toutefois qu’un certain nombre d’opérateurs de la filière, notamment dans le négoce, ne participent pas vraiment à la vie de la filière, ont des stratégies différentes, sont moins faciles à orienter dans le même sens que tout le monde.

LM : Si les stocks de froie gras sont revenus à des niveaux normaux, les cuisses et les magrets plus posent maintenant problèmes…

Christophe Barrailh : Oui, nous vivons uns situation paradoxale. Il y a deux ans, nous avions trop de foies et pas assez de viande. Nous avons donc infléchi la génétique, modifié l’alimentation pour aller vers des canards plus lourds avec des foies plus petits. Aujourd’hui, nous vivons la situation inverse. Cela nous prouve que les équilibres sont encore fragiles. Pour les cuisses, c’est un problème structurel, la cuisse confite a atteint son sommet, il nous faut donc trouver de nouveaux produits, de nouvelles présentations pour faire repartir ce marché. Pour le magret, c’est un peu différent, mais nous vivons les mêmes tourments que l’ensemble des viandes. Il est habituel que le marché soit encombré à cette période de l’année, l’été et les grillades permettant de rétablir l’équilibre, mais il nous faudra peut-être aussi être inventif sur ce produit pour l’avenir.

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