Aller au contenu principal

Foie gras : nouvelles méthodes chez Labeyrie


> Le site de Came peut traiter jusqu'à 15 000 canards par jour sans forcer.
Cadres et opérateurs ont mis en place des façons de travailler le canard à foie gras, pour faire rimer qualité et productivité. Reportage à Came dans les Pyrénées-Atlantiques.

En septembre dernier est revenu en production le site d'abattage de canards à foie gras de Labeyrie à Came, dans les Pyrénées-Atlantiques.

Celui-ci avait été fermé en juillet pour être agrandi et partiellement reconfiguré. Plus exactement, les 1 000 m2 se sont ajoutés aux 6 000 m2 de ces locaux d'où sortent des foies gras triés, déveinés, assaisonnés et des viandes de canard, et 1 200 m2 ont été reconfigurés. L'agrandissement a surtout consisté à améliorer la réception et la plumaison des canards. Ceux-ci arrivent dans une ambiance calme : lumière bleue et ventilation adéquate. Ils sont plus faciles à suspendre avant le bain d'électronarcose. Une fois saignés manuellement, ils passent dans une longue batterie de plumaison (la longueur a plus que doublé) donnant un plumage plus abouti en respectant la peau. L'agrandissement a aussi permis d'améliorer les circuits des coproduits qui sont tous valorisés, sauf le sang.

Réduction du bruit, baisse de la fatigue, polyvalence

La reconfiguration des 1 200 m2 doit beaucoup à la charte de management établie en 2011. Voilà trois ans, le site de Came et la conserverie de Saint-Geours-de-Maremne dans les Landes (située à 26 km de là) se plaçaient sous les lignes directrices de cette charte engageant les cadres et opérateurs à un travail commun d'amélioration des conditions et de l'efficacité de travail. Ceux-ci ont travaillé avec des conseillers en ergonomie et en ingénierie. À l'atelier de découpe des canards, comme au tri et au déveinage des foies, il est permis de communiquer ou de discuter, grâce à la réduction des bruits. La découpe s'effectue en vingt et une étapes, contre dix-huit auparavant, le long d'une ligne en forme de U resserré. La polyvalence des opérateurs leur permet de changer fréquemment de poste. Les gestes – coups de couteau et arrachage des magrets – ont été étudiés pour obtenir de belles pièces sans fatiguer les articulations des opérateurs. Le séquençage permet d'augmenter la cadence de 2 000 à 2 300 carcasses à l'heure. Le tri des foies (en sept catégories) est assisté par une calibreuse. Le déveinage se fait par îlots de quatre personnes. Les opérateurs sont assis confortablement et n'ont jamais besoin de trop se pencher ou de lever les bras. De même que les troubles musculo-squelet-tiques (TMS), les accidents du travail avec arrêt ont vu leur fréquence divisée par rapport aux heures travaillées depuis le début 2012, selon le responsable de la sécurité. Le site de Came, où travaillent 250 à 280 personnes, fonctionne toute l'année du lundi au vendredi. La journée de travail s'est réduite d'une heure pour durer 7 h à 7 h 30. Emmanuel Chardat, directeur industriel, estime que le site peut traiter jusqu'à 15 000 canards par jour sans forcer (contre 13 000 jusqu'alors).

NOUVEAU DÉVELOPPEMENT PRÉVU POUR 2015

Labeyrie prévoit de monter l'an prochain un nouvel atelier dédié au tranchage et au conditionnement. Ses dirigeants ne donnent pas plus de précision. Pour 115 millions d'euros de ventes réalisées annuellement dans le foie gras, la société investit en moyenne 3,5 millions d'euros. Elle compte 600 salariés se consacrant à ce produit, dont le volume annuel est de 1 700 tonnes avec une capacité de 2 000 tonnes. Le travail manuel occupe une place importante. « Labeyrie ne sera jamais le meilleur en productivité », déclare le directeur industriel, Emmanuel Chardat.

Le système de refroidissement des foies gras est nouveau. Inspiré d'un procédé du saumon fumé à Saint-Geours-de-Maremne, et testé deux ans, les foies encore chauds sont déposés sur une sole froide surmontée d'un film à usage unique, sous un courant d'air frais. La ventilation a été conçue pour éviter la condensation, faire circuler l'air en sens inverse de la production et ménager une ambiance identique à chaque salle. Labeyrie y a consacré la moitié de son investissement de 7,5 millions d'euros dans le foie gras en deux ans.

Les plus lus

des poules oranges
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 25 juillet 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

vaches laitières dans des prairies en été
Où sont les vaches les plus chères d’Europe en juillet 2025 ?

Les prix des vaches laitières de réforme ont connu une envolée historique tout au cours du premier semestre, tirée par la…

une silhouette de vache laitière dans laquelle on voit le drapeau allemand
L’Allemagne a perdu 90 000 vaches laitières en un an

Le nombre de vaches laitières continue de reculer en Allemagne, quoique à un rythme un peu ralenti.

poule rousse dans un champ vu de prés
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 08 août 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

une silhouette de vache dans laquelle on voit le drapeau du royaume uni
Bovins : au Royaume-Uni, les prix s’écartent de leur record du mois de mai

Les prix des vaches au Royaume-Uni battent des records cette année, comme partout en Europe, sur fond de manque d’animaux.…

poules pondeuses en élevage au sol
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 18 juillet 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio