Foie gras : Delpeyrat remonte la pente
Delpeyrat revient de loin. Suite aux pertes de 24 millions d’euros, enregistrées en 2003 et épongées par le groupe coopératif Maïsadour qui avait racheté l’entreprise en 1998, un « plan de redressement offensif » avait été mis en place, afin de remettre l’entreprise sur les rails en l’espace de deux ans. « Aujourd’hui, nos résultats sont meilleurs que prévu Le CA de Delpeyrat en 2003-2004 a été de 85 ME., nous devrions retrouver un équilibre financier sur l’exercice 2004-2005», confie Thierry Blandinières, directeur général de la société.
La recette ? Tout d’abord une réorganisation de l’amont avec la création, au 1er juillet dernier, de la SAS Provif en charge de la production en vif de palmipèdes gras. Cette filiale à 100 % de Maïsadour regroupe la production « origine France» de tous les éleveurs et gaveurs travaillant pour Delpeyrat hors zone d’influence du groupement de producteurs de Maïsadour, qui travaille pour sa part en 100 % IGP Sud-Ouest. « Cela a permis de recentrer Delpeyrat sur son métier d’origine qui va de l’abattoir à la commercialisation », précise Thierry Blandinières. La production, encore quasiment 100 % IGP il y a deux ans, se répartit ainsi aujourd’hui en 60 % IGP et 40 % « origine France », ce qui permet à l’entreprise de mieux se positionner sur des marchés, comme celui de la RHD, qui valorise mal l’IGP.
Tout le secteur transformation de Delpeyrat a également été revu. Après le site de Sarlat (Dordogne), fermé en septembre 2003, c’est l’activité production de l’usine Sarrade (magrets séchés, fumés…), à St-Sever (Landes), qui a été transférée à St-Pierre-du-Mont où l’entreprise possède un outil très performant, dans lequel 24 millions d’euros avaient été investis en 2001. L’organisation Delpeyrat repose ainsi sur deux abattoirs (Vic-Fezensac et St-Sever) et un site de transformation. L’usine de St-Sever sert désormais de boutique et de lieu de stockage.
Une nouvelle gamme de plats cuisinés frais
Delpeyrat travaille aussi à relancer sa marque en grande distribution, afin de retrouver, d’ici trois ans, un taux de notoriété assisté de 80 % (aujourd’hui tombé à 50 %). « Nous voulons aujourd’hui nous imposer en tant que marque sur le rayon frais et revendiquer notre image de traiteur du Sud-Ouest, en lançant des produits innovants et en communiquant régulièrement », poursuit Thierry Blandinières. L’usine est en effet équipée pour confectionner des produits frais, mais sous-exploite encore ce secteur. Delpeyrat va ainsi lancer une gamme de foies gras mi-cuits et frais, et cinq plats cuisinés frais sous vide, à base de canard, en barquettes individuelles micro-ondables, qui arriveront au printemps au rayon libre service. Ces produits permettront à la marque de rester en rayon toute l’année.
A terme, les produits frais représenteront 75 % de la production de l’entreprise, le tonnage des conserves restant constant. Une campagne télévisée sur le thème du rugby commence le 15 décembre.