FNICGV : la facture de l’ESB reste lourde
Après 10 ans passés à la tête de la FNICGV, Laurent Spanghero a passé le témoin vendredi, lors d'un dernier congrès à Toulouse. Son successeur Dominique Langlois hérite de plusieurs dossiers épineux. La Commission s'apprêterait à abroger la dérogation préservant la qualité du steak haché. Une offensive avait été menée l'an dernier par plusieurs pays. Ces derniers reviennent à la charge. Leur souhait est d'intégrer tout type de matières premières dans les viandes hachées. La profession s'inquiète aussi de la position de la DGAL concernant les quantités de produits à détruire en cas de résultats d'analyse microbiologique de routine défavorable.
Fragilité des entreprises
L'équarrissage suscite de nombreuses tensions. Laurent Spanghero s'est battu pour remettre en cause la mission de service public concernant le ramassage et la destruction des cadavres d'animaux. « Vous appelez à la privatisation. Nous partageons cette orientation», lui a répondu vendredi François Riegert, directeur adjoint du cabinet de Dominique Bussereau. « Les filières et les éleveurs doivent se mobiliser sur ce dossier, comme l'a fait Inaporc», a-t-il ajouté.
La situation économique des entreprises est délicate. Deux causes essentielles sont mises en avant : la pénurie de viande, avec à la clé des prix du bétail jugés excessifs, et la volonté des pouvoirs publics de baisser les prix en grande distribution. « Pris en tenaille, le milieu de la filière est en train de payer très cher», a dénoncé Laurent Spanghero dans son discours.
La facture de l'ESB reste lourde. Des mesures françaises sont dans le collimateur des industriels, notamment en ce qui concerne les têtes d'ovins, la moelle épinière des ovins de 6 à 12 mois, l'aspiration de la moelle épinière des bovins. Sur le plan européen, les critiques portent sur le dépistage systématique des bovins âgés de plus de 30 mois, le retrait de la colonne vertébrale à 24 mois, l'interdiction des fraises de veau. Le dépistage de la tremblante chez les ovins de réforme suscite l'incompréhension. Un projet de convention a été adressé par la DGAL aux abattoirs. Il ne proposait qu'une prise en charge partielle (20 % environ) des coûts générés, d'où une réponse négative.
Bruxelles multiplie les initiatives en faveur du bien-être animal. La FNICGV émet les plus vives réserves sur deux d'entre-elles : la création d'une agence européenne et la mise en place d'un étiquetage spécifiques.
Enfin, les négociations dans le cadre de l'OMC et celles avec le Mercosur constituent une menace. «Si vous ne pouvez infléchir la position de la Commission, aidez nous à relancer notre production par un véritable plan doté des moyens nécessaires», a lancé Laurent Spanghero.