FNCL : après le prix, la compétitivité
L'accord trouvé le 26 janvier entre les familles de l'interprofession laitière sur le système de calcul du prix du lait a accordé un peu de répit aux coopératives. « C'est un accord fragile, mais que l'on souhaite pérenne », espèrent en chœur Bertrand de Kermel et Dominique Chargé, directeur et secrétaire général de la Fédération nationale des coopératives laitières (FNCL), qui tient son assemblée générale aujourd'hui et demain à Paris. « Nous avons obtenu gain de cause sur un point fondamental : la mise en place d'une flexibilité additionnelle sur le prix du lait pour les industriels transformant plus de 20 % de leur collecte en produits industriels (lire LM du 30 janvier), rappelle Bertrand de Kermel. Depuis 2004-2005 et la fin de l'intervention, le beurre et la poudre de lait ne jouaient plus leur rôle de régulateur du marché. Certaines entreprises accusaient des pertes de 40 à 45 euros sur 1 000 litres sur cette activité, avec pour conséquences les dénonciations de contrat, le lait “flottant” et l'effet domino sur l'ensemble des activités laitières. »
Cet accord -que Bertrand de Kermel aimerait voir tenir « deux ans » (et sur lequel Dominique Chargé reviendra en ouverture de la séance « ouverte » de l'AG, jeudi) ne règle pas pour autant tous les -nombreux- problèmes auxquels la coopération laitière est confrontée. Sur le haut de la pile figurent les gains de compétitivité que doivent trouver les entreprises coopératives. En 2005, certaines coops, comme Nazart, ont fait les frais de la crise. D'autres, comme Celia, sont menacées. « Il n'y a pas de solution unique », assure Bertrand de Kermel. « Chaque entreprise étudie les meilleurs moyens de retrouver de la croissance et des marges». Les coops bretonnes ont entamé une réflexion sur l'avenir des produits industriels. Des rapprochements ont vu le jour depuis un an dans différents secteurs : entre 3A et Sodiaal dans le lait de consommation, Unicopa et Entremont Alliance dans le beurre et la crème (via Beuralia), entre Entremont et Unicopa dans l'emmental, etc. Mais le temps presse. C'est notamment le cas dans le domaine du lait de consommation basique (premiers prix et MDD) dans lequel l'effet taille joue un grand rôle dans la compétitivité.