Fluctuations inattendues sur un marché capricieux
Période du 22 au 28 octobre. Le marché céréalier, en particulier celui du blé, demeure capricieux, avec des fluctuations de prix inattendues. Notre commentaire pour la période du 15 au 21 octobre faisait le constat d'une détente des prix que l'on pouvait attribuer à un raffermissement de l'euro et à la reprise des chantiers de récolte de maïs (et de soja) aux États-Unis pesant sur les cours de Chicago. Sur Euronext, l'échéance novembre cotait 159,75 euros ; la cotation est remontée très vite à 170,5 euros, dès le 22 octobre, le rebond provenant d'un repli de l'euro, d'une hausse à Chicago avec des rachats de positions shorts par les fonds. Vendredi, les cours se repliaient de nouveau pour descendre à 165 euros en clôture, le 28 octobre. Ce sont là des écarts brutaux qui mettent à mal les fondamentaux.
Compétitivité de l'origine FranceLes tirages de certificats atteignaient, le 23 octobre, pour l'Union européenne, 9,1 millions de tonnes contre 8,4 millions de tonnes l'an dernier à la même date, bilan surprenant si l'on considère que les exportations communautaires vers les pays tiers sont estimées pour l'actuelle campagne, en baisse de 12 % par rapport à 2013/2014. Une nouvelle participation de la France, en compagnie de la Roumanie et de la Russie, à un appel d'offres égyptien, à hauteur de 60 000 tonnes vient aussi prouver la compétitivité de l'origine France, portant à 420 000 tonnes le volume de nos ventes à l'Égypte depuis le début de la campagne (zéro l'an dernier, à la même période).
Le marché physique, moins instable, ne s'aligne que partiellement sur la volatilité d'Euronext. Les vendeurs résistent et, en particulier les agriculteurs plus occupés aux travaux saisonniers, semis de blé d'hiver et d'orge, que par le marché. Quant à la récolte de maïs, elle a pris son rythme normal après un démarrage tardif, mais favorable au séchage. Au fur et à mesure de son avancée, elle se confirme abondante et de qualité.
Maïs : concurrence ukrainienne contrariéeDans un marché communautaire qui fonctionnera surtout en interne compte tenu de ses fortes disponibilités, le maïs français trouve sa place, en particulier vers l'Espagne, la concurrence ukrainienne étant contrariée par le relèvement des droits à l'importation. Les prix de l'orge en portuaire se sont détendus, mais sur le marché intérieur, la concurrence s'exerce principalement entre le blé et le maïs. Le blé dur poursuit sa hausse solitaire, jusqu'à 415 euros, rendu port La Nouvelle (voir p. 16).