F&L/grande distribution : la cacophonie continue
De nouvelles manifestations ont eu lieu en Provence, samedi dernier. A Aix en Provence, une centaine de JA ont déversé plusieurs tonnes d’invendus devant un hypermarché Carrefour. En Vaucluse, les actions lancées par les FDSEA 13 et 84 ont consisté à « confisquer les outils de travail des distributeurs ». Pour ce faire, plusieurs centaines de chariots ont été enlevées dans un Leader Price d’Avignon puis un magasin Attac de Tarascon avant d’être déposés devant le Centre des Impôts de la ville.
Les manifestants, sévèrement encadrés par les responsables des fédérations, sont entrés dans les magasins pour dénoncer devant la presse les excès de la distribution au niveau des prix, des importations et des défauts qualitatifs. « On inonde le secteur des fruits et légumes de prix minimum, souligne Claude Rossignol, président de la FDSEA 13, et les distributeurs inondent le marché d’importations. La semaine dernière, ils se sont contentés d’acheter quelques palettes de tomates au prix d’objectif et trois jours plus tard 3 000 tonnes sont restées invendues. Nous dénonçons vivement ces prix minimums qui ne sont suivis que d’effets pervers. »
Cette initiative lancée par Nicolas Sarkozy, mais peut-être mal interprétée, n’a fait qu’accentuer le malaise. L’expérience avait déjà été menée en 2000 sur les pêches/nectarines, et avait démontré ses limites. La principale étant que le prix minimum devient rapidement un prix maximum sans pour autant relancer le marché. Les producteurs de tomates, en abaissant le prix d’objectif de 0,85 à 0,50 euro en ont refait la démonstration. Mais il est vrai aussi que dans la recherche de solutions, les fruits et légumes n’ont pas fait preuve d’une grande cohésion. « Je vais personnellement demander à Jean Michel Lemétayer, explique Gilles Vève, président de la FDSEA 84, d’organiser rapidement une réunion entre les principaux responsables des filières fruits et légumes. Il est temps de faire cesser le chahut et les attaques des uns sur les autres. »
Le retour du coefficient multiplicateur ?
Le coefficient multiplicateur fera-t-il l’unanimité recherchée ? Christian Jacob s’est déclaré, la semaine dernière, très favorable à sa mise en place. « Nous savons que Bercy travaille sur le dossier qui avance à grand pas au niveau du texte de loi,rajoute Gilles Vève. Nous soutenons cette idée depuis longtemps car la mise en place d’un coefficient nous paraît un excellent moyen d’encadrer les prix de revente.»
A suivre.