Fleury Michon veut nouer des alliances dans la restauration
Fleury Michon souhaite accélérer sa diversification à l'international et en hors domicile. Le groupe vendéen a fait état hier de discussions en vue d'établir une coentreprise avec une chaîne de restauration. Ce projet, qui doit aboutir en 2008, englobe à la fois une dimension capitalistique et la fourniture de plats cuisinés. « La restauration connaît des problèmes de sécurité alimentaire, une standardisation des produits, une pénurie de personnel. Il y a de grosses pertes de temps avec les appels d'offre, quand dix fournisseurs sont reçus pour finalement n'en garder qu'un. Tout cela explique qu'on peut trouver notre place dans le secteur », a déclaré le président du directoire Régis Lebrun. Le groupe a déjà tenté, sans succès, d'implanter des restaurants ayant pignon sur rue sous l'enseigne Graine d'Appétit. Cette activité est finalement transférée à des concessionnaires régionaux.
Une direction vient d'être créée pour piloter la RHD, sous l'égide de Paul Bernard, ex-DG d'Apetito France. Elle recouvre notamment l'activité de restauration livrée. Fleury Michon souhaite développer une offre allant du très économique au très haut de gamme. Une nouvelle marque sera créée dans le courant du second semestre. Sa cible : les personnes âgées, l'évènementiel. La direction RHD couvre aussi la restauration de voyage.
Cette activité va de pair avec le développement de Dailyfood, société québécoise reprise l'an dernier, spécialisée dans le catering aérien. Près de 20 millions d'euros seront investis dans les trois ans au sein de cette filiale, qui doit atteindre les 45 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2010, contre 28 millions d'euros en 2006. La RHD et l'international devraient représenter alors 20 % du chiffre d'affaires, contre 12 % actuellement, le reste des ventes d'effectuant en grande distribution.
Arrêt des salades
D'un point de vue industriel, l'impact de cette stratégie est l'arrêt, à partir de septembre, de l'activité de salades (15 millions d'euros de ventes), pour reconvertir une usine en plats cuisinés, notamment pour la RHD. Le site de Mouilleron deviendra alors un outil de petite série. Quelque 6 000 tonnes de plats cuisinés y seront produites. « La RHD est un métier de sur mesure. Il faut des portions, des cuissons, des présentations particulières », a souligné Régis Lebrun. 3 à 4 millions d'euros seront investis dans l'outil.
D'autres activités non stratégiques sont condamnées à terme. C'est le cas des lardons, dont 60 % de la consommation est représentée par les premiers prix. Les pâtés en tranches connaissent aussi une forte poussée des premiers prix. Une autre activité pour laquelle Fleury Michon ne fonde aucun espoir est la saucisse à marque.