Fleury Michon conforté dans sa dynamique d’innovation
« L'innovation rentable devient un besoin fondamental des distributeurs, dans un contexte de baisse de leur marge », a estimé hier Frédérick Bouisset, président du directoire de Fleury Michon, lors d'une présentation à la presse de ses nouveautés en 2006. Ses propos sont intervenus en réaction à l'annonce d'une chute de 20 % de la rentabilité de Système U en 2005. « Le marché change de physionomie, avec la baisse des prix, a-t-il ajouté. Nous voulons éviter d'entrer dans une telle spirale, qui est destructrice d'emplois. Il faut créer de la valeur par l'innovation ». Le groupe se sent conforté dans son penchant de créateur, lui qui obtient 50 % de chiffre d'affaires avec des produits âgés de moins de cinq ans.
Les produits de moins de 5 ans font 50% du CA
Fleury Michon fait valoir la bonne performance de ses derniers lancements. Parmi eux, la gamme Joël Robuchon « Le meilleur à prix mini », dont l'étiquette a diminué d'un euro. Ses résultats atteignent 48 % de parts de marché, contre 32 % pour le concurrent Paul Bocuse. Avant la sortie en octobre dernier, les deux étaient au coude à coude.
Autre réussite, celle des plats à partager. Sur les six premiers mois, les volumes dépassent 300 tonnes. Cela permet d'envisager un objectif de 10 % de l'activité annuelle du fabricant, chiffrée à 10 000 tonnes de plats cuisinés.
Des produits adaptés à la nutrition-santé
Le groupe vendéen sort une gamme « Mes recettes du jardin ». Elle est présentée comme la nouvelle génération face aux plats cuisinés traditionnels, trop souvent à base de féculents. L'innovation tient au fait que l'accompagnement de légumes est proposé dans un sachet à part. Cela améliore le rendu gustatif.
Par ailleurs, le produit s'inscrit dans la recommandation du Programme national nutrition santé (PNNS) sur les cinq fruits et légumes à consommer chaque jour. Un argument bien mis en évidence sur le packaging. « Cette nouvelle gamme fait un tabac dans nos restaurants Graine d'appétit », a signalé Frédérick Bouisset. Les prévisions de production s'élèvent à plus de 400 tonnes pour l'année en cours.
Toujours au rayon traiteur, le fabricant affirme avoir franchi une barrière technologique dans le domaine des gratins. « On tient là des champions », s'est même réjoui le président du directoire. Des investissements assez conséquents leur ont été consacrés. La nouveauté vient de la barquette, particulièrement résistante tout au long du process, ce qui évite d'avoir à la changer avant de passer à table. Cette avancée concurrentielle a même fait l'objet d'un brevet, que l'inventeur n'est pas encore prêt à déposer, car il préfère d'abord exploiter le filon.
Du côté des surimis, Fleury Michon a présenté des bâtonnets au cœur de fromage frais. Il a insisté sur leurs bonnes notes sensorielles, de 7,6 contre 6,3 pour les standards du marché.
Pour ce qui est des charcuteries, le groupe annonce une stratégie inchangée dans le Label Rouge, malgré le changement de réglementation en mai prochain. Il lance aussi du jambon de porc sans conservateur, quatre mois après l'avoir fait pour la volaille.