Flambée des huiles de palme et de colza
Le marché des oléagineux demeure sous tension. La demande, en particulier celle de la Chine, est toujours bien présente. Du côté de l’offre, les inquiétudes portent sur la récolte de palme en Malaisie perturbée par la pluie et la sécheresse en Amérique du Sud.
Les cas de la Malaise, où les pluies menacent les récoltes de palme, et de l’Amérique du Sud, où c’est la sécheresse au contraire qui fait craindre le pire, perturbent l’offre oléagineuse. Les prochains rapports de l’USDA (département américain de l’Agriculture), le premier à la fin de la semaine et surtout celui de janvier, donneront sans doute la tendance pour les mois à venir en intégrant ces paramètres climatiques dans les bilans offre-demande pour les graines oléagineuses.
Niveau record pour l’huile de palme
Pour l’heure, les deux principales huiles végétales flambent. L’huile de palme sur le marché de Kuala Lumpur atteint encore cette semaine un nouveau prix record depuis 28 mois. L’huile de soja sur le marché de Chicago n’est pas en reste. L’huile de colza en Europe suit la tendance. La forte demande de l’Inde et de la Chine met en exergue la difficulté de la production à s’ajuster à une demande sans cesse croissante.
En Malaisie, les pluies intenses qui touchent le nord du pays et menacent la récolte font qu’une baisse de production est attendue pour le mois de novembre. Dans le même temps, les exportations sont en hausse de 20 % par rapport au mois précédent. Ainsi, la perspective d’une baisse des stocks attise la hausse des cours. À Chicago, le retour des investisseurs lors de la première journée de décembre souffle un nouveau vent de hausse des matières premières, pétrole en tête. Les craintes sur l’euro s’apaisent quelque peu, ce dernier remontant contre le dollar, et toute baisse du dollar encourageant les investissements dans les produits libellés dans cette monnaie. La parution de l’indice manufacturier officiel de la Chine (PMI à 55,2 contre 54,7 en octobre), au plus haut depuis sept mois, rassure quant à la dynamique de l’économie chinoise.
Revente des stocks de soja
Ainsi, la crainte d’un ralentissement de la demande en matières premières s’estompe. Après quelques séances de flottement, sans annonce journalière d’achat chinois de soja par l’USDA, le marché s’est fortement activé, retrouvant les niveaux d’il y a 15 jours, avant les annonces du plan de lutte contre l’inflation. Le gouvernement poursuit ses reventes de stocks avec 300 000 tonnes de soja qui devraient être offertes le 3 décembre.
Le manque d’eau en Amérique du Sud continue de son côté à inquiéter les marchés. Les pluies éparses sont jugées insuffisantes dans le sud du Brésil où à défaut de pouvoir semer leur soja, les producteurs lui substituent du coton, et sur les principales régions de production. La Bourse de Rosario a d’ailleurs annoncé une prévision de récolte de 49,5 millions de tonnes alors que les estimations de mi-novembre de Oil World et de l’USDA étaient de 52 millions de tonnes et 67 millions de tonnes pour le Brésil.