F&L : vente directe et avertissement au gouvernement
Comme annoncé (voir Les Marchés de mercredi), le Modef (Mouvement de défense des exploitants familiaux, proche du parti communiste) a organisé le jeudi 18 août une vente directe de fruits et légumes place de la Bastille à Paris. La même opération a été menée dans le Val-de-Marne, la Seine-Saint-Denis et les Seine-et-Marne. L’objectif est double, ont expliqué les organisateurs. D’une part faire la démonstration que l’on peut à la fois assurer un prix rémunérateur pour le producteur, pratiquer des prix abordables pour le consommateur, sans pour autant casser les prix avec des produits bas de gamme. D’autre part lancer un avertissement au gouvernement : « le gouvernement n’a pas la volonté politique d’appliquer les mesures qui ont été votées, comme le coefficient multiplicateur. Il est censé représenter tous les citoyens, or il laisse crever les producteurs de fruits et légumes. Nous ne pouvons laisser passer ça», a déclaré Raymond Girardi, un des responsables du Modef, précisant que la moitié des producteurs de sa région (Lot-et-Garonne) sont proches de la faillite. Pour les organisateurs de cette manifestation, les importations sont plus un moyen de pression sur les prix qu’un moyen de régulation de l’offre. Hier, place de la Bastille, la salade s’est vendue 50 centimes pièce (contre plus d’un euro en GMS), avec 30 centimes qui reviennent au producteur, a témoigné Claude Griso, producteur de salades dans le Lot-et-Garonne. Le kilo de tomates s’est vendu 1,35 euro, dont 85 centimes pour le producteur (contre 2 à 2,50 en GMS en pleine région de production, comme Agen), a indiqué quant à lui Michel Morisset, producteur de tomates, fraises et salades. L’an dernier le producteur n’a reçu que 40 centimes le kilo, alors que son prix de revient est de 70 centimes. Les producteurs songent à renouveler cette opération, bien sûr pour l’impact politique qu’elle représente, mais aussi parce qu’elle leur offre des prix rémunérateurs.