F&L : Océane se dote d’une nouvelle plate-forme logistique

Océane se donne de l’air pour mieux pousser. La jeune coopérative maraîchère (née en 1993), regroupe aujourd’hui 55 producteurs de la région nantaise et du nord Vendée. Elle a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 68 millions d’euros, en hausse de 6 % sur 2007, pour un volume de 54 000 tonnes, surtout en tomates, concombres et mâche. Pour 2009, Océane prévoit 72 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 58 000 tonnes, soit dix millions de colis de fruits et légumes frais. Afin de poursuivre cette croissance dans des conditions optimales, la coopérative a envisagé, dès la mi-2005, de quitter ses entrepôts du Min, trop exigus et difficiles d’accès au regard de la circulation croissante à Nantes.
Ce déménagement est aujourd’hui effectif. Les quarante-huit salariés de la coopérative ont pris possession le 26 janvier d’une nouvelle plate-forme d’expédition de 6 900 m 2, le triple de la surface louée au Min. Le bâtiment est situé à La Chevrolière, au sud de Nantes. Proche des accès routiers, le site a l’avantage d’être centré par rapport aux deux bassins de production d’Océane, la vallée de la Loire et la zone Machecoul nord Vendée. Une extension sera possible puisque seuls quatre hectares sur les huit de la parcelle acquise par Océane sont occupés.
3 600 m 2 de couverture solaire
Cet outil va permettre à la coopérative d’optimiser sa logistique. La plate-forme dispose de 19 quais, contre 7 au Min. La grande majorité des produits, tous conditionnés dans les exploitations pour garantir leur fraîcheur, reste moins de six heures dans l’entrepôt avant d’être expédiée en France ou à l’étranger. Océane exporte 20 % de sa production, mâche et poireau primeur essentiellement, en Allemagne et dans d’autres pays européens. La coopérative est d’ailleurs présente du 4 au 6 février au salon Fruit logistica de Berlin.
Océane est désormais paré pour accueillir de nouveaux producteurs. « Depuis deux trois ans, nous avons surtout une croissance externe », relate Dominique Calais, directeur général d’Océane. « Les années précédentes, il s’agissait surtout de croissance interne via les investissements de jeunes maraîchers. » Aujourd’hui c’est la coopérative qui mise sur l’avenir en mettant 8 millions d’euros sur la table, dont 3 millions pour donner au bâtiment un bilan énergétique positif. 3 600 m 2 de toits sont en effet couverts de panneaux photovoltaïques qui produiront 620 000 kwh/an, de quoi électrifier plus de 150 maisons. Océane a conclu un contrat avec EDF, qui rachètera l’électricité produite durant 20 ans et la réinjectera dans son réseau. Un retour sur investissement de 15 ans n’effraye pas Dominique Calais. « Il faut semer avant de récolter, on a l’habitude de le faire », note-t-il. Cet équipement spectaculaire s’inscrit dans une démarche ancrée de respect de l’environnement et de développement des énergies renouvelables. Ainsi Océane pratique la protection biologique intégrée pour les tomates et les concombres, utilise chaudières à bois et cogénération pour chauffer les serres…