F&L : les coop d’Europe unies sur l’OCM
Les coopératives fruitières et légumières espagnoles, italiennes avaient délégué leurs représentants à l’assemblée de Felcoop, fédération de la coopération fruitière, légumière et horticole tenue mercredi, sous la présidence de Jean-Michel Delannoy. Il ne s’agissait pas d’une visite amicale mais bien d’une démonstration unitaire des coopératives des grands pays producteurs, pour la défense du dossier de préoccupation majeur de la profession : la réforme de l’OCM fruits et légumes. La signature solennelle d’un document commun à l’issue de l’assemblée a entériné cette union sacrée que la coopération portugaise a rejointe.
C’est donc une expression européenne que Marc Duponcel, représentant de la direction générale Agri de la Commission de Bruxelles devra transmettre à son administration, même s’il n’a pas montré , à la tribune de l’assemblée générale de de Felcoop une grande unité de vue avec les propositions et les revendications de ses hôtes.
La forme et les fonds
Car si le projet de réforme proposé par Bruxelles est apparemment satisfaisant dans la forme, il l’apparaît beaucoup moins sur le fond, ou plus exactement sur les « fonds », le président de Felcoop soulignant le décalage entre les mots et les moyens. Les mots, c’est l’intention de rendre plus attractives les organisations de producteurs et de leur confier de nouvelles missions notamment en matière de gestion de crises. Les coopératives déplorent néanmoins que de nouvelles missions ne soient pas accompagnées de nouveaux financements alors que les moyens existent.
La suppression des retraits et des restitutions à l’exportation réduiront encore les dépenses de l’Union destinées aux fruits et légumes.
Ce sont ces moyens additionnels disponibles qui permettraient de renforcer l’attractivité des OP, souhaitée tant par les coopératives que par la Commission. Plus précisément, les quatre grandes organisations coopératives du sud de l’UE demandent : une hausse « réelle » du cofinancement à 60 %(actuellement 50 %) par Bruxelles des programmes opérationnels pour les OP qui s’impliquent le plus dans la concentration de l’offre ; la mise en place d’un système de gestion de crise au niveau des OP, actions financées à 60 % par l’UE et la mise en place pour la transformation d’un système d’aide adapté à chaque produit et à chaque pays.
Enfin, Felcoop a rappelé sa volonté de maintenir les surfaces de fruits et légumes en dehors des superficies éligibles au régime du paiement unique. Felcoop croit beaucoup dans la dimension européenne de la démarche des coopératives de fruits et légumes pour convaincre la Commission (qui passera sous présidence portugaise le 1 er juillet) et les ministres de l’Agriculture auxquels le projet de réforme sera soumis en juin. Quant au Parlement européen, madame Salinas, rapporteur de l’OCM fruits et légumes devant cette assemblée, paraît largement acquise aux thèses des coopératives.