F&L : la filière réclame toujours la transparence
Comment parvenir à mieux organiser la production pour être plus résistant sur le marché ? Cette lancinante question a été une nouvelle fois posée jeudi 15 décembre à Agen à l’occasion de l’assemblée générale du comité économique bassin grand sud-ouest. Compte tenu du contexte, l’ambiance était surchauffée, producteurs de pommes et de prunes de table en difficulté se montrant les plus en verve. Parmi les constats, celui de l’impuissance d’Interfel est revenu souvent, tout comme celui de la pertinence des actions des sections nationales produit de l’organisation économique qui, en melon et en fraise notamment, tentent vaille que vaille de rassembler sous une même bannière des opérateurs concurrents sur le marché pour mener des actions de communication. « Seuls 22 % de la production de melon fait partie de l’organisation économique, a regretté Bernard Borredon, président de la section nationale melon, mais nous avons réussi cette année à mener des actions, notamment une campagne radio, en rassemblant 50 % de la production. » En s’appuyant notamment sur un regroupement qui prend les atours d’une interprofession de première mise en marché, qui, au contraire d’Interfel, n’intègre pas le commerce de détail.
Invité à venir préciser les positions de l’État sur ces questions, Philippe Merillon, sous directeur de la qualité et de l’organisation économique des entreprises au ministère de l’agriculture, appuyait sur la complémentarité entre Interfel et l’organisation économique et avançait comme piste de réflexion la création au sein d’Interfel de sections produits pouvant intégrer, ou non, le commerce aux discussions, d’autres voix s’élevant fermement dans la salle contre la création envisagée d’interprofessions de premières mises en marché régionales. Si ces questions d’organisation sont cruciales, les préoccupations des producteurs étaient plus ancrées dans l’actualité. Il fut de nombreuses fois question du coefficient multiplicateur et de sa non application durant la campagne 2005. Philippe Merillon a précisé à ce sujet que le dispositif allait être modifié pour le rendre plus aisé à utiliser. Au-delà, il semblerait que c’est surtout de dialogue que la filière a besoin, non seulement en cas de crise, mais aussi avant.