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F&L : la distribution tente de rassurer les producteurs

Lors du congrès annuel de la Felcoop, Jérôme Bédier a répondu aux critiques des producteurs à l’encontre de la distribution, sans avoir dissipé leurs inquiétudes.

Mercredi matin, le président de la FCD (Fédération du Commerce et de la Distribution) aurait bien aimé avoir le don d’ubiquité. Présent pour le lancement de la journée Grand Froid à Paris (voir LM d’hier), M. Bédier s’est rendu dans la foulée à l’assemblée générale de la Felcoop (Fédération des coopératives de fruits, légumes et fleurs), où il était attendu pour dialoguer sur les rapports entre les grandes surfaces et le secteur agricole. Jean-Louis Moulon, président de Felcoop, n’a pas tardé à évoquer le pouvoir des centrales d’achat « dont le pouvoir de négociation est colossal ». Il s’est également interrogé sur la « perte des fondamentaux», dénonçant la recherche du prix le plus bas possible et les coefficients multiplicateurs, « sans compter les ristournes et autres anniversaires ». Ce à quoi M. Bédier a répondu très directement, en exposant son point de vue : « la logique du discount est le fondement même de notre activité. Toute enseigne qui s’écarte du principe de vendre moins cher s’expose à des conséquences tôt ou tard. Et souvent plus tôt que tard». Revenant sur les marges arrières, très critiquées par les producteurs et surveillées du coin de l’œil par le secrétaire d’Etat aux PME et au commerce Renaud Dutreil, M. Bédier a ajouté que « pour le secteur de la distribution, il n’existe pas de marge irrationnelle ». De quoi faire grincer les dents chez les producteurs. Il s’est néanmoins déclaré prêt à examiner les magasins où des marges arrières injustifiées seraient observées.

« Ne pas craindre la concentration »

Devant un auditoire plutôt inquiet, le président de la FCD, favorable à un dialogue régulier avec les interprofessions, a commenté la tendance observée sur le regroupement des forces, un phénomène particulièrement visible dans la grande distribution. Il a ainsi demandé aux producteurs et membres de coopératives présents de ne pas « craindre la concentration », une requête qui devrait rencontrer peu d’échos. Il a eu plus de succès lorsqu’il a abordé la «la production de proximité» et la saisonnalité des fruits et légumes, une problématique phare du rayon. « Le consommateur a tendance à la désaisonnalisation. Nous devons nous appuyer sur cet élément pour permettre de maintenir la consommation tout au long de l’année, tout en rendant lisible l’offre de produits du terroir français.»

Reste à connaître le point de vue des membres de coopératives, dont la production suit le plus souvent un calendrier bien précis et inextensible aux demandes du consommateur, ouvrant la porte aux importations. La solution réside peut-être dans la segmentation et l’introduction de nouvelles formes et variétés, pour stimuler les achats.

Mais s’il reste de la place en rayon, Jérome Bédier ne tient apparemment pas à l’octroyer à toutes les productions. Évoquant l’aspect irrégulier et non standardisé des fruits et légumes bio, il a déclaré ne « pas leur trouver une gueule folle. »

Rédaction Réussir

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