F&L frais : le consommateur focalisé sur les prix
Entre 1999 et 2003, la baisse de consommation des produits frais a dépassé les 10 % en grammes par jour. Ce phénomène s'explique avant tout par un effet générationnel. Selon une étude du Crédoc, commandée par la Semmaris et rendue publique aujourd'hui à Rungis, la génération dite « plateau-repas » (entre 20 et 30 ans) consomme deux fois moins de fruits frais que la génération « aliment-services » (40-50 ans) et quatre fois moins que la génération « robot-électrique » (entre 60 et 70 ans). A 20 ans, on ne dépense plus aujourd'hui que 100 euros par an en fruits frais. Cette baisse générationnelle s'explique par les évolutions du modèle alimentaire qui se simplifie : « les nouvelles générations ne veulent plus de la cuisine corvée. Il y a également une déperdition du savoir-faire », écrit Pascale Hébel, directrice du département consommation du Crédoc dans sa note de synthèse. Pourtant, lorsque l'on interroge les consommateurs eux-mêmes, ils déclarent avant tout acheter peu ou pas ces produits en raison de leur cherté.
Si les garanties d'hygiène et de sécurité restent toujours le premier critère d'achat des produits alimentaires, la compétitivité du prix, en deuxième position, progresse de plus en plus. A la question, « ces derniers mois est-ce que vous comparez les prix entre commerces ? », la proportion d'enquêtés qui répond « plus que d'habitude » est passée de 24 % en 2005 à 34 % en 2007. Et dans ce contexte de focalisation sur les prix, l'attention se concentre particulièrement sur les fruits et légumes. Alors qu'en 2005, 69 % des Français déclaraient systématiquement regarder les prix des fruits et légumes, ils sont aujourd'hui 73 %, contre 68 % pour les viandes et la charcuterie, 55 % pour le lait, les œufs et le fromage et seulement 21 % par exemple pour les produits pour bébé ou enfant.
Pomme/Yaourt, lequel est vraiment plus cher ?
« C'est trop cher » est la première raison de non achat évoquée par les Français qui achètent pas ou peu de fruits (26 % des réponses), de légumes (22,4 %) et coquillages ou poissons frais (27,6 %). Une réponse à relativiser par une mauvaise perception des prix de la part du consommateur. Près d'un Français sur deux pense en effet qu'une pomme de 125 g est plus chère qu'un yaourt blanc, alors qu'en réalité la pomme est moins chère. « Le manque de repères est important pour les produits dont les prix ne sont affichés qu'au kilo », analyse le Crédoc qui montre aussi que le passage à l'euro à contribuer à creuser l'écart entre le prix réel et le prix perçu sur les fruits et légumes.