F&L : 350 représentants d’OP débattent à Rungis
L’événement est suffisamment rare dans la filière fruits et légumes pour mériter d’être souligné. Mardi, quelque 350 responsables d’organisations de producteurs (OP), responsables de l’organisation économique, présidents de comités de bassin et de sections nationales produits se sont réunis à Rungis pour une convention nationale à l’initiative de Fédécom Fédération des comités de bassin et des fédérations spécialisées en fruits et légumes.
Toutes les régions de France étaient représentées et des représentants des grossistes, détaillants, expéditeurs et coopératives avaient fait le déplacement. L’absence du représentant de la FCD, excusé pour déplacement en Guyane, a été particulièrement remarquée. Mais qu’importe, l’objet de cette rencontre n’était pas de batailler à nouveau avec la grande distribution mais plutôt d’échanger entre professionnels sur les points névralgiques du métier. D’entrée de jeu, le ton a été donné par l’intervention de Pierre Feugas, manager du cabinet Ernst&Young auteur de l’audit sur la compétitivité de la filière, clos l’an passé.
«On réinvente trop souvent l’eau tiède»
Le consultant a rappelé les recommandations faites à ce moment-là : clarifier les mécanismes de formations des prix, mettre en phase l’amont et l’aval, repenser les modèles marketing des fruits et légumes frais et créer des alliances pour atteindre la taille critique. « Les recommandations sont toujours d’actualité et ça nous inquiète un peu : soit on n’a pas fait passer le message, soit on a tort, mais personne ne nous a dit qu’on avait tort», a-t-il ensuite lancé à l’assistance.
« Le rapport Ernst&Young nous a un peu rafraîchi la mémoire, mais j’ai un peu l’impression qu’on réinvente trop souvent l’eau tiède. Aujourd’hui certains disent qu’il y a plus de contraintes à être dans l’OP qu’à ne pas y être. Il y a toujours des projets et des idées, mais on est au bout d’un mur, il faut qu’on avance», lui a répondu un président d’OP lotois, très applaudi.
Parmi les grandes résolutions, plusieurs intervenants ont milité pour réactiver les commissions au sein de l’Interprofession et renouer le dialogue avec la distribution. La nécessité de contractualiser davantage a également été avancée. Pierre Diot, président de la section nationale tomate, a exposé les outils dont s’est dotée sa filière en matière de gestion de crise comme la constitution d’un fonds professionnel.
De ce brainstorming, il n’est cependant pas ressorti de grandes propositions, les OP s’étant surtout déplacées pour en savoir plus sur la prochaine réforme de l’OCM.