Fin de campagne dans le tumulte
Période du 20 au 26 juin. La semaine précédente a été marquée par une forte reprise des cours des céréales ; la nouvelle semaine commence par une véritable envolée des prix, le contrat blé échéance novembre sur Euronext passant de 203 euros, le 15 juin, à 225 euros le 26. Lundi, à Chicago, la limite de hausse sur le maïs de 40 cents a été atteinte et portée à 60 cents.
Une fragile reprise de confiance dans la situation économique européenne, et en particulier le résultat des élections grecques la semaine dernière, participaient à cette reprise d’activité et des prix tant à Chicago que sur Euronext ; elle s’ajoute aux prévisions pessimistes sur les conditions climatiques aux États-Unis, (notamment dans la Corn Belt) et en Russie, et plus généralement dans le bassin de la mer Noire où le disponible exportable risque de se réduire sensiblement par rapport aux bons chiffres de la campagne qui s’achève. Les autorités russes et les divers observateurs prévoient aujourd’hui une moisson sous les 50 millions de tonnes (Mt), contre 57 Mt pour la campagne qui s’achève. Aux États-Unis, ce sont les récoltes de maïs et de soja qui sont menacées.
Le prochain rapport du département américain de l’Agriculture (USDA), à paraître vendredi 29 juin, est attendu avec impatience par les opérateurs ainsi que les investisseurs, car il confirmera ou non l’importance des éventuels dégâts causés aux cultures dans ces grandes zones de production mondiales de céréales.
Sur le marché français, ce n’est certes pas le déficit hydrique qui inquiète, non plus que chez nos voisins du Nord-Est européen, les pluies étant arrivées au bon moment pour laisser espérer de forts rendements susceptibles de compenser largement les baisses de surfaces. Rappelons que l’AGPB (Association générale des producteurs de blé) prévoyait récemment une potentielle récolte de blé tendre au moins égale à celle de 2011, de l’ordre de 33,9 Mt, voire 34,5 Mt.
Un bon disponible exportable pour la France
Cette régularité dans la production française de blé, comparée aux grands écarts fréquents chez d’autres grands producteurs mondiaux, constitue un argument de choix pour les céréaliers français sur le front de l’exportation. Le tassement de l’euro redonne de la compétitivité et la récente vente de 600 000 t à l’Algérie constitue un bon présage alors que les sorties de fin de campagne s’avéraient décevantes. Si les prévisions de récolte se confirment, et avec l’ajustement en hausse du stock de report par FranceAgriMer, la France bénéficierait d’un disponible exportable plus confortable qu’en 2010-2011 ; encore faudra-t-il que la qualité export n’ait pas été trop détériorée par les pluies. Le maïs, sur Euronext, partage la tendance haussière du blé. De même pour le marché physique où l’orge (dont les premières coupes sont satisfaisantes) franchit la barre des 210 euros, rendu Rouen.