Filière pêche d’Intermarché : « il faut arrêter l’hémorragie »
LM : Le baptême de Mariette Le Roch II (chalutier de 45,92 m) arrive à un moment difficile pour la Scapêche, avec la réduction des quotas sur les espèces de grands fonds. Avez-vous revu à la baisse votre plan de modernisation de la flotte?
D. Perier : Effectivement, nous avions prévu la mise en chantier de quatre nouveaux chalutiers, la construction du 4e est aujourd’hui arrêtée. Deux ans de quotas ne donnent pas beaucoup d’avenir. La lisibilité économique est un peu difficile, quand on construit un bateau c’est pas pour deux ans, mais pour vingt voire trente. Les difficultés restent mais pour autant on doit moderniser la pêche. Les deux prochains bateaux neufs : le Jean-Claude Coulon II et le Jack-Abry II seront livrés respectivement en avril et en juillet prochain.
LM : Vous aviez des projets de développement en Méditerranée (pour le thon) et en Nouvelle-Calédonie, où en sont-ils?
D. P. : Pour avoir des projets, là aussi, il faut avoir de la lisibilité. Le projet en Nouvelle-Calédonie a été arrêté, on a plié le dossier : ramener le poisson du bout du monde ça représente un coût énorme. Quant à la pêche au thon en méditerranée, nous avons stoppé toute l’exploitation de l’armement Comasud, mi-2004, au moment de mon arrivée. On n’a pas eu de bons prix et l’effet stratégique pour Capitaine Cook (ndlr : marque propre d’Intermarché) était moindre. Pour résumer, aujourd’hui la Scapêche détient l’ensemble de l’opérationnel de trois armements au Guilvinec, à Concarneau et à Lorient, ainsi qu’un palangrier l’Ile de la Réunion spécialisé dans la pêche à la légine. L’organisation à terre va changer : la plate-forme de Concarneau est en train de s’arrêter, ce sera terminé d’ici Pâques, la restructuration se fait sur Lorient. Pour le mareyage, nous n’avons pas de grands projets d’agrandissement comme il y’en avait 5 ou 6 ans en arrière. Le but recherché est de faire des économies, même si ça doit passer par des coups de sabre. On doit d’abord arrêter l’hémorragie.
LM : Votre objectif est de ramener la situation financière dans le positif. Vous êtes-vous fixés une échéance? Vous sentez-vous soutenus par ITM?
D. P. : C’est le but de revenir dans le vert et je me souhaite que ce soit le cas pour fin 2007. Pour ça, j’ai une équipe de trente personnes qui travaillent d’arrache-pied. Les objectifs ont été fixés en commun avec le conseil d’administration d’ITM entreprise. Bien sûr on a tous le couteau sous la gorge. Quand tout va mal les adhérents ont tendance à vouloir se retirer mais si on arrive à faire des économies et à maintenir l’effet stratégique, le groupement n’y verra que du bien.