Fièvre catarrhale : l'étau se desserre à l'abattage
Un allégement du dispositif de lutte contre la fièvre catarrhale est intervenu hier, à la grande satisfaction des professionnels. « L’autorisation d’un plus large abattage des animaux constitue une ouverture positive, estime Nicolas Douzain, directeur de FNICGV. Cela donne du souffle aux entreprises. » A la Fédération des commerçants en bestiaux (FFCB), « on s’attendait à une décision plus tardive, vers la fin du mois », reconnaît son président Gérard Poyer. « Les négociants sont satisfaits des mesures annoncées. »
Depuis lundi, les ruminants originaires des zones de surveillance peuvent, sous certaines conditions, notamment de désinsectisation, être destinés à un abattoir qui n’est pas situé dans les régions PACA, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Corse ou dans les départements du Finistère, de Gironde, Landes, Loire-Atlantique, Morbihan, Pyrénées-Atlantiques, Vendée, Charente-Maritime. Les mêmes dérogations s’appliqueront à compter du 1er décembre aux ruminants originaires de la zone de protection. Le ministère de l’Agriculture explique que la situation sanitaire relative à la maladie est stable en France avec six foyers. La proximité de la période hivernale permet de réduire les risques de transmission.
Cette nouvelle adaptation des mesures sanitaires tient compte d’un avis de l’Afssa sur le risque de diffusion de la fièvre catarrhale lors de mouvements d’animaux pour abattage hors des zones réglementées. Dans son approche, l’agence classe le territoire en deux parties, selon la durée et l’intensité moyenne des conditions hivernales. « Les culicoides(vecteurs de la maladie, NDLR) sont inactifs quand la température est constamment inférieure à dix degrés, rappelle Marc Savey, directeur de recherche à l’Afssa. Pour la zone Sud, cela devrait être le cas fin décembre ou début janvier. » Un second avis est attendu dans les prochains jours sur les mouvements d’animaux destinés à l’élevage.
Sur le plan économique, la FNICGV s’attend à une baisse des cours en zone Nord. « Il y aura, à brève échéance, des prix identiques sur tout le territoire, se réjouit Nicolas Douzain. Les conditions d’une concurrence loyale devraient être à nouveau réunies. »