Fièvre catarrhale : les concours d’animaux de boucherie perturbés
Une nouvelle vague de concours d’animaux de boucherie se profile jusqu’à la fin de l’automne. Elle pourrait être contrariée par la progression de la fièvre catarrhale. L’inquiétude monte notamment à Cholet (Maine-et-Loire), dont le rendez-vous est fixé au 18 octobre. « Les zones réglementées n’arrêtent pas de s’étendre. Du jour au lendemain, le concours peut tomber à l’eau », déclare Jean-Yves Renard, le président de la Fédération des concours d’animaux de boucherie de haute qualité (FNCAB), qui a tenu son assemblée générale mercredi à Sancoins (Cher). Si le calendrier se concentre principalement autour de Pâques, avant la reprise d’activité du virus, d’importantes manifestations sont concernées par la résurgence de la maladie à la belle saison. Forges-les-Eaux (Seine-Maritime), Valenciennes (Nord), Nancy (Meurthe-et-Moselle) ont souffert cette année. Sur les 130 bovins inscrits à Forges, 27 ont finalement été présentés. « Cela se traduit par des pertes sèches pour les organisateurs. Les éleveurs, quant à eux, ont préparé leurs animaux pour rien. Ils ne touchent pas la plus-value espérée et doivent se contenter du prix du marché », poursuit-il. D’autres concours ont été perturbés par les restrictions de mouvements liées à la fièvre aphteuse en Grande-Bretagne. En reculant sa date d’un mois, Saint-Christophe-en-Brionnais (Saône-et-Loire) a finalement limité la casse.
La solidarité au sein de la FNCAB permet aussi de surmonter l’épreuve. Quatre adhérents ont bénéficié d’une rallonge de leur subvention Interbev au détriment des 22 autres. Tous les concours ne sont heureusement pas dans une mauvaise passe. Certains se sont même montrés actifs, comme Saulieu (Côte d’Or), Saint-Christophe-en-Brionnais, Evron (Mayenne). « Les marchés de la viande vont mieux» , signale Jean-Yves Renard.
Bien-être animal
A l’ordre du jour de son AG, la fédération a aussi planché sur une modification de son règlement intérieur. Les préoccupations de bien-être animal vont croissant. Dans le projet, on peut lire : « Les animaux présents sur les concours sont attachés avec une têtière ou un licol. Il est formellement interdit d’attacher les animaux par les cornes. Les animaux sont présentés propres et sans crottes, tondus avec de bons aplombs, avec des onglons courts, sans plaies apparentes ou blessures. Tout animal présentant une blessure (exemple : coup de corne) doit être exclu du concours et qui plus est de la vue du grand public. » L’image laissée au grand public fait également l’objet de toutes les attentions. « Les animaux vendus sur le concours sont identifiés par un coup de ciseaux ou trois lettres marquées au crayon gras sur l’arrière de l’animal. Il est interdit de taguer les animaux au crayon gras sur toute leur longueur : l’utilisation du crayon gras doit être discrète. »Véritable vitrine de l’élevage, les concours ont le souci du détail.