Fièvre catarrhale : le secteur viande vigilant
Cette maladie là ne risque pas de défrayer la chronique. Mais les commerçants en bestiaux et les industriels de la viande en ont une peur bleue. La fièvre catarrhale (bluetongue) fera l'objet d'une réunion d'information, organisée par la FFCB et la FNICGV dans les semaines à venir. Au programme, une présentation du système de surveillance déjà en place et des mesures prévues en cas d'apparition d'un foyer. Des représentants espagnols et italiens seront sollicités pour faire part de leur expérience. Car le virus est à nos portes. Et l'inquiétude monte chez les professionnels de l'élevage ovin, caprin, bovin. « La fièvre catarrhale peut entraîner d'énormes pertes d'activité», souligne Hugues Beyler, directeur de la FFCB.
Situation stable
Un organisme scientifique est chargé de suivre cette maladie, non transmissible à l'homme. Le Cirad établit notamment une cartographie du risque. Seule la Corse est infectée par le virus. Mais, son vecteur est apparu dans le Var. Tous les départements en bordure de la Méditerranée sont désormais considérés à risque d'implantation de l'insecte. Les Pyrénées-Orientales et les Alpes-Maritimes sont un cran au-dessus, en raison de la proximité avec des zones infectées par le virus ou son vecteur.
« La situation est assez stable», juge Guillaume Gerbier, épidémiologiste au Cirad. Toutefois, le système de surveillance de l'insecte vecteur sera étendu cette année jusqu'au Pays Basque. Un renforcement du piégeage du moucheron piqueur est aussi prévu dans le Var. Les animaux sont soumis à une surveillance depuis l'année 2000, date de l'apparition de la maladie de la langue bleue en Corse. Elle s'appuie sur une campagne de sensibilisation des vétérinaires. Au-delà de ce dispositif passif, basé sur la déclaration de la maladie, un système actif est en place. Des prises de sang sont effectuées sur des troupeaux sentinelles, localisés dans des secteurs stratégiques comme les Pyrénées ou la région de Nice.
En cas d'apparition d'un foyer, les autorités sanitaires prévoient notamment des restrictions de mouvements pour les animaux et leur semence. Tous les ruminants sont concernés. Car si le mouton est le seul à pouvoir déclencher la maladie, les bovins et les caprins constituent des réservoirs sains. Ils peuvent être infectés par le virus, sans développer de signe clinique.