FCO : « la solidarité doit jouer »
Les Marchés :Le Sommet de l’élevage 2007 est largement perturbé par la fièvre catarrhale ovine (FCO). Comment analysez-vous la situation ?
Pierre Chevalier : Avec la douceur actuelle des températures, j’imagine mal comment la maladie pourrait ne pas continuer de s’étendre. Le protocole sanitaire avec l’Italie, qui doit être examiné cette semaine par les experts européens, risque de devenir rapidement inapplicable. Il faut repenser les discussions entre nos deux pays. Concernant le Sommet de l’élevage, son président Roger Blanc m’a paru serein lundi au téléphone. Les 1 800 animaux prévus ne seront pas tous là, mais la participation devrait rester importante, autour de 1 000 bêtes. C’est surtout du côté des prim’holsteins que les effectifs bovins vont pâtir. Les organisateurs ont pris toutes les mesures sanitaires pour permettre aux animaux situés en zones indemnes et en zones de surveillance d’être au Sommet. Comme prévu, la manifestation aura bien lieu les 4, 5 et 6 octobre.
LM : Le ministre Barnier est annoncé le jeudi matin à Clermont-Ferrand. Quels messages allez-vous lui adresser ?
P. C. : D’importantes difficultés de trésorerie sont à prévoir chez les éleveurs empêchés de vendre leurs animaux. L’Etat doit activer le versement d’avances sur les aides directes. Aujourd’hui, l’épizootie touche non seulement le nord du continent mais aussi la Grande-Bretagne et le Portugal. Cela doit amener la commissaire Mariann Fischer Boel à reconsidérer le problème. Notre grand bassin allaitant n’est pas une zone d’engraissement, il n’y a pas de bâtiment pour garder les animaux, pas d’aliment de type maïs ensilage. Bruxelles serait dans son rôle en cofinançant des aides pour résorber la crise. L’article 39 du règlement CE prévoit qu’en cas de graves perturbations dues à des restrictions sanitaires, des mesures exceptionnelles de soutien peuvent être introduites par la Commission. C’est ce qui a été fait pendant la crise de l’ESB, pour des opérations de retrait de carcasses. Un autre sujet d’actualité concerne la révision à mi-parcours de la Pac. Pour les zones allaitantes, majoritairement à l’herbe, de nature extensive, la politique actuelle n’est pas adaptée. Il faut repenser les soutiens. Peut-être en créant un troisième pilier ou en adaptant le deuxième pilier...
LM :Concernant la FCO, où en est la réflexion sur un plan professionnel pour l’engraissement ?
P. C. :Je préside mardi matin (hier) une réunion sur le fonds de l’élevage. Nos moyens sont limités au sein d’Interbev et de la CNE. L’idée est de faire jouer la solidarité entre filières animales et végétales. Des animaux seront mis en repousse jusqu’au mois de février, période d’inactivité du virus de la FCO. Nos amis céréaliers sont concernés, à travers l’alimentation du bétail. C’est pourquoi on sollicite Unigrains, Sofiprotéol pour une contribution financière à un plan professionnel pour les éleveurs naisseurs et les engraisseurs touchés par l’épizootie.