FCD/Interbev : deux gagnants, un absent
Jérôme Bédier, le président de la FCD, et Denis Sibille, celui d’Interbev, se sont plutôt bien sortis du colloque qu’ils coorganisaient jeudi dernier à Paris sur le rôle du commerce dans la loi d’orientation agricole. L’initiative était à haut risque, compte tenu des tensions qui régissent les relations entre le monde agricole et la grande distribution et de la méfiance du syndicalisme à l’égard de la place que les enseignes entendent tenir au sein des interprofessions. Mais Jérôme Bédier avait trop à cœur d’effacer les camouflets infligés par le gouvernement à la grande distribution, écartée successivement des débats préparatoires à la loi d’orientation et de la réunion organisée autour de Jacques Chirac sur l’OMC. Tandis que Denis Sibille avait le souci de vanter les mérites d’une interprofession centrée sur le produit et délivrée des débats sur les prix, à la différence du syndicalisme. Le ton fut donc courtois et volontiers conciliant, le président de la FCD, véritable animateur de la journée, donnant du « Philippe» au président de Coop de France et du « Jean-Michel » à qui-l’on-imagine. « Il est aujourd’hui impossible pour l’agriculture de soutenir seule tout ce qui lui tombe dessus : la PAC, l’OMC, etc. Il faut que nous y fassions face collectivement», lança notamment Jérôme Bédier appelant toute la matinée au « dialogue », notamment interprofessionnel, et brocardant des Pouvoirs publics qui, loin de permettre le dialogue, « l’ont souvent empêché ». Les représentants agricoles et industriels présents dans la salle ne manqueront pas de rappeler à l’occasion à la FCD ces bonnes dispositions. L’ANIA n’aura pas ce loisir : l’Association des industries alimentaires, sans doute gênée par ce dialogue direct entre producteurs et distributeurs, n’avait pas répondu à l’appel.