Faut-il avoir peur des huîtres triploïdes ?
Les ostréiculteurs français rencontrent depuis peu des réticences de la part de quelques enseignes de la grande distribution pour commercialiser les huîtres triploïdes dont les volumes augmentent plus vite que les huîtres traditionnelles. Aucunement modifiée génétiquement mais obtenue par croisement entre une huître tétraploïde (4 lots de chromosomes) et son congénère diploïde (2 lots), l’huître triploïde souffre de cette particularité, selon Yves Le Borgne, écloseur d’huîtres triploïdes dans la Manche et président du syndicat des écloseries nurseries de coquillages. Ces huîtres hybrides sont nées il y a une dizaine d’années dans les laboratoires de l’Ifremer. Leur progression a été fulgurante depuis, de l’ordre de 30 % par an, pour représenter aujourd’hui entre 20 et 30 % de la production annuelle d’huîtres en France. Pour Jean-Pierre Suire, président du groupe huîtres au Comité national conchylicole, c’est en raison de l’importance prise par l’huître triploïde que certaines enseignes « font l’amalgame avec le transgénique, mais tous les autres circuits ne se plaignent pas». Aujourd’hui, le CNC s’interroge sur la manière de communiquer sur ce produit. Tout en précisant que ce n’est pas le rôle du Comité, M. Suire table plutôt « sur les communications de scientifiques». Cette année, la grande opération de communication programmée au début de la campagne, après l’été 2005, parlera donc de toutes les huîtres.