Fatalité
Le décès de René Renou laisse un grand vide. Un vide dans les cœurs et nous renouvelons à sa famille et à ses proches nos bien sincères condoléances, mais aussi un vide dans la profession. Cette longue maladie dont il disait être sorti vainqueur l’a-t-elle finalement emporté ou bien René a-t-il trop tiré sur la corde de la vie en reprenant trop vite une activité dense pour défendre les AOC. À la présidence du Comité national des Vins et eaux de vie, il a réalisé un parcours ambitieux et courageux. D’abord incompris, puis suivi, il a su impulser une politique dynamique de redressement de la filière AOC à un moment crucial de son développement. Reconduit dans ses fonctions, il y a quelques mois, il nous avait livré sa satisfaction de voir, en cela, la confiance du ministre dans la poursuite de sa tâche. De droite à gauche, il avait su rallier le monde complexe de la viticulture à ses propositions. En période d’installation du Conseil national du vin, des propositions contestées de la Commission européenne, de la pérennité des Comités de bassin, de la situation internationale, il n’aura malheureusement pas eu le temps d’achever sa mission. Et déjà se pose la question de son remplacement. Lourde tâche au moment où l’institution, dans laquelle il était un des pilier du renouveau, doit faire face à des restructurations profondes. René était reconduit pour six ans. Quelle sera la décision du ministre ? Intérim ? nomination d’un nouveau président ? L’homme de cœur, de courage, de persuasion va vraiment beaucoup manquer. Quelques photos prises la veille de son décès le montrent tel que nous l’appréçions : jovial et l’œil complice, voilà les souvenirs que nous garderons de lui.