Farines : la Bretagne vide ses stocks
La Bretagne a commencé à se débarrasser de ses 75 000 tonnes de farines animales que l’État stockait depuis 2000 dans un silo à plat situé sur la commune de Plénée-Jugon (Côtes d’Armor), le dernier de Bretagne, a indiqué mardi la préfecture du département. Depuis lundi et pendant un an et demi, 8 semi-remorques emporteront chaque jour 200 t de farines en direction de cimenteries allemandes en vue de leur incinération. Un contrat de 5,4 millions d’euros signé entre l’État et la société suisse Mindest, à l’issue d’un appel d’offre européen. Ces farines à bas risques de catégorie 3 (issues d’os et de viandes) provenaient d’abattoirs de volailles et de porcs de Bretagne et de Loire-Atlantique, dont l’administration avait refusé leur incorporation dans l’alimentation animale, à la suite de la crise de l’ESB (1997). Un premier site (Plouisy, Côtes d’Armor) avait stocké 45 000 t de farines. Elles avaient été incinérées au fur et à mesure dans des cimenteries de Basse-Normandie. Plénée-Jugon avait pris le relais à partir de 2000, mais fut « rempli en six mois », rappelle Alain Duchêne, responsable d’Armor Silo, filiale de stockage de Cooperl-Hunaudaye et de la Coop de Broons. Un cahier des charges strict a permis, selon M. Duchêne, d’éviter toute fermentation du stock. Régulièrement contrôlé, le site n’a jamais inquiété la population. Au contraire d’un projet de l’État de construire sur place un incinérateur, qui avait été retiré devant l’opposition des riverains. S’il a fallu quatre ans entre le remplissage total du site et son évacuation, c’est parce que l’État « s’est d’abord occupé des centres de stockage de farines les moins sûres, évacuant les farines sécurisées en dernier », selon la préfecture des Côtes d’Armor.