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Farines de poisson : un marché à reconstruire

Les pays producteurs de farines de poisson veulent accélérer la levée des restrictions européenne à l’utilisation ces produits de leur pêche en nutrition des animaux d’élevage terrestres. Ces deux dernières semaines, des représentants officiels du Pérou, premier pays producteur, du Chili et de l’Islande Le ministre péruvien de la Production accompagné du chef de cabinet du vice-ministre des Pêcheries, le vice-ministre chilien de la Pêche et le président du syndicat de l’Industrie péruvienne de la pêche. sont venus actionner plusieurs centres de décision européens dans ce sens. Leur objectif premier était la Commission européenne qui, sur avis de son comité scientifique qui doit se réunir dans les prochains jours, devrait proposer un vote aux pays membres de l’Union à la fin novembre. Selon la délégation, les deux critères requis pour réintroduire les farines de poisson dans les aliments composés sont réunis. Le premier de ces critères est une méthode opérationnelle de discrimination des protéines animales contenues dans les aliments (pour distinguer les protéines du poisson et celles espèces interdites) avec une tolérance de 0,1 % maximum. Le modèle hollandais retenu par les pays producteurs, Rinkit-Iffo (l’Iffo est l’Organisation internationale des industriels des farines et huiles de poisson) a été approuvé avant l’été. Le second critère est une réglementation établissant le contrôle des flux de matière à travers l’Union européenne.

Un vis-à-vis inconfortable avec la Chine

Les autres centres de décision visités par la délégation ont été les ministères compétents de France, d’Allemagne, d’Italie et de Grèce. Si les responsables français lui ont semblés ouverts à son propos, les responsables allemands et italiens se sont montrés circonspects. Les représentants de la ministre allemande de l’Agriculture, écologiste, s’inquiètent de la gestion des stocks des poissons pêchés pour approvisionner l’industrie de la farine.

Un point sur lequel les pays producteurs doivent encore affûter leurs arguments. L’enjeu est important car l’Allemagne est la plaque tournante du commerce des farines de poisson en Europe centrale. Les représentants italiens pour leur part, opposent un motif « éthique»: pas de poisson aux vaches. L’interdiction des farines animales a entraîné le retrait des farines de poisson ailleurs qu’en pisciculture.

Les fabricants d’aliments du bétail prennent un risque en incorporant des farines de poisson qui pourraient être confondues avec des farines de viande et d’os. Résultat : les importations européennes de farines de poisson se sont réduites de moitié entre 2000 et 2004.

Les importations françaises ont chuté de 45 000 tonnes à 21 000 t ; les importations allemandes de 145 000 t à 79 000 t. La Chine est devenue le principal importateur, absorbant 25 à 30 % des exportations mondiales (juste devant l’UE). Un vis-à-vis inconfortable pour le Pérou et le Chili.

Le marché des spécialités nutritionnelles

Les qualités supérieures, en particulier, sont mal valorisées. C’est pourquoi l’Iffo, qui représente 90 % des exportations mondiales de farines de poisson (du Pérou, du Chili, de Norvège, du Danemark et d’Islande), vise avant tout les marchés européens des spécialités nutritionnelles (en particulier pour le sevrage des porcelets). Jean-François Mittaine, directeur des marchés, veut que les utilisateurs européens ne considèrent plus la farine de poisson comme une matière première fluctuante (une « commodité », dit-on en « franglais ») mais comme un produit industriel dont le prix est beaucoup plus stable que celui du soja. « Les farines de poisson sont des aliments complets, riches en acides gras Omega 3. On les incorpore en petite quantité dans les spécialités ou des aliments pour des productions de qualité, dont elles impactent peu le prix», argumente-t-il. Mais il sait que le marché est « à reconstruire ». Quant à la farine standard, il pense qu’un rapport de prix de 2,8 à 3,1 fois le prix du tourteau de soja en fait une matière première propre à suppléer au déficit européen en protéines.

 

 

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