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Face au cynisme financier

Fraude fiscale, places offshore, sociétés écrans, banques complices... L’actualité a de quoi donner des haut-le-cœur au moment où l’Hexagone semble rentrer dans le « dur » de la crise avec des chiffres du chômage au plus haut, une consommation qui vacille (-0,4 % en février pour les produits alimentaires) et un pouvoir d’achat en recul pour la première fois depuis 1984 (-0,4 % en 2012). Au-delà des responsabilités individuelles, ce qui ressort des commentaires des spécialistes entendus ici et là, c’est l’incapacité des États à freiner les dérives de la finance mondiale. « En toute légalité », tous les montages financiers ou presque semblent possibles à qui sait bien se faire conseiller. Difficile à entendre pour le citoyen moyen, qui paie aujourd’hui les conséquences de la crise financière de 2008. Difficile aussi à comprendre pour le patron de PME qui a toutes les peines du monde à obtenir un crédit de sa banque pour moderniser son entreprise et innover. Pourtant cette même banque, ou plutôt sa holding, n’hésite pas à investir dans les matières premières agricoles, devenues des valeurs refuges depuis la chute de Lehman Brothers, et ainsi à entretenir la spéculation et accentuer la volatilité des prix qui pèse sur l’agroalimentaire. Le livre de Stefano Liberti, Main basse sur la Terre, est assez édifiant sur la manière dont les milieux financiers convoitent les ressources alimentaires depuis qu’ils ont perçu leur fragilité. Un récent article paru dans Bloomberg Business illustre aussi ce cynisme, montrant comment certaines sociétés (Morgan Stanley et Goldman Sachs, encore elles !) commencent à spéculer sur les conséquences du dérèglement climatique. Alors qu’une nouvelle crise alimentaire menace, selon certains experts (dont le politologue Nafeez Mosaddeq Ahmed, qui s’est récemment exprimé dans The Guardian), il est urgent d’engager une nouvelle gouvernance mondiale pour tenter d’imposer un minimum de règles à la finance. Un doux rêve ?

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