« Fabriqué en Aveyron », une marque de territoire
> Chaque dossier validé doit repasser chaque année en commission.
N « ous avons deux motivations : favoriser le locavorisme, d'une part, et exporter des produits synonymes de qualité et d'environnement privilégié, d'autre part », explique Hubert Calmettes, directeur d'Aveyron Expansion. « Nous avons la chance d'avoir un pays préservé, connu pour sa gastronomie de qualité : l'Aveyron jouit de valeurs positives », ajoute-t-il. Pour 89 % des Français, « Fabriqué en Avey-ron » évoquerait ainsi « l'authen-ticité et la fabrication selon un savoir-faire local ».
Après seulement quelques années d'existence, l'agrément « Fabriqué en Aveyron » rencontre un franc succès. Dès le 7 décembre, une vaste campagne de promotion de la marque a envahi le département. « Comme l'année passée au moment des fêtes, on met en place une campagne en interne », précise le directeur. Avec le slogan « Choisissez Fabriqué en Aveyron. Nos choix sont nos emplois », la marque surfe sur l'idée de l'achat citoyen. Hors département, elle est largement plébiscitée. Kakémonos, balisage des prix, tête de gondole dans les supermarchés, la marque s'affiche partout. « Même en Bretagne, qui est quand même un territoire identitaire marqué, l'estampille Aveyron est perçue comme étant une image positive. »
En octobre 2014, l'ouverture d'un magasin « Les Halles de l'Aveyron » à Herblay en région parisienne a contribué à renforcer la valorisation de l'identité et des productions aveyronnaises. Un partenariat a été mis en place avec la coopérative Unicor dont les objectifs et la communication s'insèrent parfaitement dans les valeurs et des codes signatures de « Fabriqué en Aveyron ». Fonctionnant sur le modèle du circuit court, ce magasin dont le précurseur se trouve à Rodez permet aux producteurs de valoriser leurs produits sans passer par des intermédiaires. Pour l'agence Aveyron Expansion, cette action est exemplaire à plus d'un titre, et renforce la marque « Fabriqué en Aveyron ».
Si la marque remporte tous les succès, elle le doit notamment à un comité de sélection qui ne laisse rien passer. « On se réunit tous les deux mois et nous traitons une trentaine de dossiers », développe Hubert Calmettes. Le comité est rigoureux : si ce n'est pas un produit fabriqué en Aveyron, il refuse systématiquement l'agrément.
“ On regarde la provenance des matières premières
« Pour des produits emblématiques de notre département comme l'aligot, nous sommes encore plus vigilants et l'on regarde la provenance des matières premières. » Le comité d'agrément – composé de techniciens et de directeurs de service du conseil général, des 3 chambres consu-” laires de l'Aveyron et d'Aveyron Expansion – veille à ce qu'un produit bénéficie de la marque « dès lors qu'au moins 50 % du prix de revient final du produit est issu du territoire, conformément au code communautaire des douanes ».
Une clause stipule que chaque dossier validé doit repasser en commission chaque année. « Nous engageons la notoriété du territoire », précise le directeur d'Aveyron Expansion. Pour ne pas embrouiller le consommateur, la marque s'est fixée une règle simple : tous les produits déjà porteurs d'un sigle officiel de qualité de type AOP ou IGP ne pourront pas prétendre à être estampillés « Fabriqué en Aveyron ». Pas de cumul des marques. Le roquefort, fer de lance des produits aveyronnais et déjà détenteur de l'AOP, n'aura donc pas le droit à la marque « Fabriqué en Aveyron ».
Si près de 45 % des références de produits agrémentés sont des produits agroalimentaires, la marque dépasse le domaine de la gastronomie et concerne d'autres secteurs d'activité.