F & L : les détaillants refondent leur Union
«Les nouveaux enjeux de proximité » ont été au centre du 51e congrès de l’UNFD Union nationale des syndicats de détaillants en fruits, légumes et primeurs. qui s’est déroulé les 10 et 11 avril à Avignon. Et l’enjeu est de taille. Alors que les grandes enseignes avaient par le passé choisi des implantations extra muros, elles tentent aujourd’hui de regagner le cœur des villes par le biais de nouveaux formats ou l’émergence de nouveaux concepts (Grand Frais). Vival, Shoppi, Proxi et même Leader Price etc., émanations de Carrefour et Casino principalement, viennent grignoter des parts de marchés du commerce de détail traditionnel. Par ailleurs, les nouvelles habitudes de consommation, la modification du rythme de vie et de travail, ont aussi une incidence.
Sous une bannière avec l’alimentation générale
Selon le CTIFL (sondage Février 2005), 65 % des consommateurs font leurs courses alimentaires à moins de 10 minutes de leur domicile dont, pour les fruits et légumes, à 52 % sur les marchés et à 27 % chez les primeurs. Ces derniers sont appréciés pour la qualité des produits, la fraîcheur, les soins apportés au rayon, l’accueil, l’information… Mais, paradoxalement, 61 % des consommateurs admettent ne jamais faire d’achats chez les spécialistes (au nombre de 13 900 sur l’ensemble du territoire). « Pas de magasin à proximité » (50 %) ou « trop cher » (28 %) sont les principales raisons invoquées.
Mais la mutation de l’appareil commercial peut aussi être une opportunité. Partant de ce constat, l’UNFD a fait de son congrès celui de la réorganisation. « La refonte de notre organisation, plus adaptée, est impérative, explique Gilles Vignaud, président de l’Union. Il est nécessaire de passer à une organisation nationale avec des relais forts sur le terrain au niveau local et régional. Pour aller plus loin dans la représentation du commerce de proximité, nous devons aller progressivement vers une organisation professionnelle de tous les métiers. » La première étape sera le rapprochement -sous quatre mois- avec l’alimentation générale (36 000 points de vente) puis la création d’un syndicat national des métiers du commerce de proximité (avec deux branches : F & L et épicerie) sous douze mois.
A plus long terme (trois ans), Gilles Vignaud envisage d’y ajouter un département produits laitiers. « Il y a indéniablement des préoccupations communes aux métiers de ces différents secteurs. Nous souhaitons collectivement repositionner le commerce de proximité dans un objectif économique : créer une nouvelle filière dynamique, alternative à la grande distribution. C’est le défi que nous aurons à relever pour préserver les métiers du commerce de détail. »