Exportations de vins : qui nous lâche ?
L'année 2004 a confirmé clairement le déclin annoncé de nos exportations de vin (lire LM du 18 février) et surtout de nos parts d'un marché mondial pourtant en expansion. Le tableau ci-contre situe assez précisément la responsabilité de chaque grande catégorie de produit dans l'évolution de nos ventes extérieures, mettant notamment en relief l'inquiétant recul des AOC tranquilles. Les Bordeaux enregistrent le plus dur recul : -22,3 %. Les Côtes du Rhône rétrogradent de 14,5 % et seuls la Bourgogne (+6,2 %) et les vins de pays (+6,6 %) surnagent. Comme déjà écrit, c'est le Champagne et les autres mousseux, qui viennent colmater partiellement la brèche des vins tranquilles.
La hiérarchie de notre clientèle en vin n'est pas fondamentalement modifiée, mais presque tous nos gros acheteurs accusent une baisse par rapport à 2003. Le Royaume-Uni reste notre premier client pour le vin avec 1,2 milliard d'euros en 2004 mais baisse de 6,5 %. Bordeaux et Côtes du Rhône y chutent respectivement de 31,8 et 14,5 %, alors que le Champagne en progression de 3 % limite les dégâts.
Les Etats-Unis sont notre 2e client mais les 813 millions d'euros réalisés en 2004 correspondent à une régression de près de 14 %. Évolution particulièrement inquiétante quand on sait que le marché américain du vin est en expansion (+5 % par an) ce qui signifie que notre part de marché se réduit, au profit des vins du Nouveau monde et sans doute aussi de la production locale. Il est probable néanmoins que la parité euro/dollar défavorable à nos exportateurs a accentué la dégradation. Notons que la rallonge des crédits pour la promotion de vins français à l'étranger décidée par le ministère de l'Agriculture en janvier, sera largement affecté au marché américain.
Tandis que l’Allemagne baisse également, la consolation vient du Japon, 5e débouché qui progresse de 2,1 % en valeur grâce au Bourgogne, aux vins de pays et surtout au Beaujolais.