Export : les IAA tirent leur épingle du jeu
«Le résultat du commerce extérieur français en 2007 n’est pas exceptionnel », a reconnu hier Hervé Novelli, secrétaire d’État en charge des entreprises et du commerce extérieur, lors de la présentation à la presse du déficit record, de 39,2 milliards d’euros, enregistré par la balance commerciale française l’an passé. La faute à la hausse du pétrole, à la montée en puissance de la Chine, à un euro fort mais aussi « aux faiblesses structurelles dont souffrent les entreprises françaises », selon le secrétaire d’État. La dégradation du commerce extérieur français, amorcée à la fin des années 1990, s’est accentuée de 10 Mds d’euros entre 2006 et 2007 principalement à cause des sous-performances des secteurs de l’automobile et des biens intermédiaires. A l’inverse, « dans l’agroalimentaire, ça va bien, ça va même très bien », s’est hier félicité Hervé Novelli, ajoutant « ce secteur fait partie des éléments qui ont contribué à limiter notre solde négatif ».
Inflexion en fin d’année
Selon les derniers chiffres des douanes françaises, le solde commercial pour la branche agroalimentaire s’élèverait à 8 987 millions d’euros en 2007 soit 3,5 % de plus que l’an passé. Les exportations, évaluées à 46,6 milliards d’euros, progressent de 7,5 % par rapport à l’an passé pendant que les importations (37,7 Mds Eur) s’accroissent à un rythme plus rapide de 8,5 %.
Les prix des matières premières agricoles, céréalières en particulier, expliquent en grande partie l’amélioration de la balance commerciale du secteur (lire LM du 22/01), mais pas seulement. Les exportations de produits transformés ont également progressé de près de 7 %, tant sur le secteur des boissons (+6% contre +12 % entre 2005 et 2006) que sur les autres produits (+8%). Sur les deux derniers mois de l’année, les douanes signalent néanmoins un fléchissement des ventes en particulier pour le cognac exporté à Singapour ou expédié vers une plate-forme logistique belge en préalable de livraisons aux Etats-Unis. Les douanes notent aussi un ralentissement des importations sur tous les produits venant de l’UE et de manière plus marquée des huiles végétales provenant du Brésil, de l’Ukraine et de l’Indonésie.
«Je suis convaincu que les IAA continueront à progresser à l'export», a assuré hier Hervé Novelli. Pour ce faire, les entreprises du secteur bénéficieront des 10 mesures annoncées hier par le secrétaire d'Etat pour donner une nouvelle impulsion aux exportations françaises. Parmi lesquelles : le doublement des VIE d'ici fin 2009 (grâce notamment à l'ouverture de la procédure aux entrepreneurs français implantés à l'étranger ayant un partenaire en France) et le doublement du soutien accordé aux entreprises pour participer à des salons (3000 au lieu de 1500 euros). Par ailleurs, le gouvernement souhaite s'appuyer sur les 15 leaders français de l'exportation pour soutenir le développement des PME. Une réunion se tiendra le 3 mars prochain à Bercy, mais la liste des entreprises participantes n'est pas encore connue.