Export céréales : fort potentiel vers le Maroc
On savait que la récolte céréalière marocaine serait réduite depuis cet hiver, passant du froid au gel puis par un manque d’eau au printemps. Selon les dernières estimations d’observateurs sur place, cette baisse se confirme. De 8 miot de céréales engrangées en année moyenne par les producteurs marocains, la moisson tomberait à 3,5, voire 3 miot. Dans ces conditions, le Maroc devra recourir de manière intensive à l’importation pour équilibrer ses besoins. On fait des premières estimations d’achats à l’extérieur de quelque 3 miot de blé tendre, 1,2 miot de maïs, 1 miot d’orge et 800 000 t de maïs. Il va sans dire que ce débouché potentiel s’offre aux céréales communautaires et particulièrement au blé tendre français. Compte tenu des besoins renforcés de l’Algérie, qui a connu dans la zone ouest les mêmes conditions météorologiques que son voisin, et de ceux de la Tunisie, le potentiel de vente de blé tendre aux trois grands pays du Maghreb se monte à 6 miot. Si Bruxelles (qui a opportunément décidé -comme le saluent l’AGPB et l’AGPM- d’ouvrir dès le début de saison 2005-2006 la campagne d’exportation), gère celle-ci de façon pragmatique entre les stocks d’intervention immédiatement disponibles et la copieuse récolte prévisible, la France peut largement contribuer à combler le déficit maghrébin. Restera à éviter le coup par coup qui empêche exportateurs et importateurs de prendre des positions solides.