Excédent d’azote : la situation s’améliore en Finistère
La résorption de l’azote excédentaire avance à grands pas dans le Finistère où la chambre d’agriculture du département estime que l’objectif fixé par l’État « est atteint à près de 90 %», ont indiqué la semaine dernière ses représentants. Ce chiffre est supérieur à celui donné par l’administration qui chiffre à 68 % les excédents d’azote réellement résorbés depuis novembre dans le département, sur un total de 15 107 tonnes. Les représentants des agriculteurs estiment plus juste d’y ajouter l’azote disparu avec la baisse de 12 à 15 % du cheptel dans le Finistère depuis 2000 l'État se fonde sur les effectifs présents en 2000 ; et d’y inclure l’azote qui sera traité d’ici à la fin 2007 dans les stations en construction ou en projet imminent, et qui représentent entre 5 et 6 % de l’azote à résorber.
Au travers de ces chiffres, la chambre d’agriculture du Finistère souhaite « que l’État et la société reconnaissent tout le travail effectué par les agriculteurs», explique Jacques Jaouen, président de la chambre d’agriculture du Finistère. Selon lui, l’investissement consenti dans ces stations se chiffre à 90 millions d’euros dont 75 % (68 millions) ont été payés directement par les éleveurs. L’effort réalisé par les agriculteurs paraît encore plus immense lorsqu’on regarde l’investissement dans le PMPOA.
La moitié des cantons en excédents structurels
Ce programme de maîtrise des pollutions d’origine agricole qui en est à sa seconde version (PMPOA 2) consiste en la mise aux normes des bâtiments d’élevage, essentiellement bovins. En additionnant ce qui a été fait et ce qui reste à faire, la chambre d’agriculture parvient au chiffre de 207 millions dont 145 à la charge des éleveurs. Dans la réalité, ce sont un peu plus de 109 millions d’euros de travaux qui ont été réalisés.
Ces investissements ont été rendus obligatoires par la France pour que les zones où la qualité de l’eau c’était le plus dégradée, en Bretagne notamment, engagent des actions.
Ainsi, parmi les 54 cantons du Finistère plus de la moitié (29) ont été désignés zones d’excédents structurels (ZES) par l’administration au milieu des années 1990. Or l’État n’a pas mis en place une porte de sortie, regrette en substance Jacques Jaouen. En clair, l’étiquette ZES reste même si l’objectif de résorption est atteint. « Dans le Finistère, compte tenu des efforts des agriculteurs pour résorber l’azote excédentaire (chiffres réalisés à ce jour NDLR), dit-il, quatre de ces cantons en ZES ont résorbé plus que l’objectif fixé par l’administration. »
Selon Jacques Jaouen, la prise en compte de la réduction de l’effectif bovin de 12 à 15 % depuis 2000 reviendrait à reconnaître que ce ne sont pas quatre, mais dix cantons en ZES qui sont passés sous leur objectif de résorption. Or, à trop résorber l’azote organique, les agriculteurs craignent de manquer d’azote tout court, celui dont les plantes ont absolument besoin pour faire pousser leurs cultures.
« Entre 1999 et 2006, dans le Finistère, les ventes d’azote minéral ont baissé de près de 20 %, soit 5 321 tonnes », précise la Chambre d’agriculture.