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European seafood : la ruée des transformateurs vers la crevette

Le nombre d'intervenants sur le marché de la crevette cuite réfrigérée préemballée se multiplie en France. Dans un marché concurrentiel mais encore croissant, chacun cherche une niche.

Les professionnels le surnomment désormais entre eux le salon de l'aquaculture ou encore le salon de la crevette. L'european seafood, événement mondial des acteurs des produits de la mer, qui a fermé ses portes hier donne chaque année le pouls du marché. Et, de plus en plus, ce sont les produits d'aquaculture qui captent l'attention. En 2005, la production mondiale de produits aquatiques a atteint 107 millions de tonnes dont 42 millions de tonnes issue de l'aquaculture. Cette réalité se traduit par exemple dans les allées du salon par l'omniprésence du saumon d'élevage.

L'incontournable Marine Harvest possède désormais un véritable village au sein du hall 5. Autre star montante de l'European seafood : le panga vietnamien, qui malgré une mauvaise réputation se développe très fortement en France ( Les Marchés feront un article détaillé sur le sujet dans une prochaine édition). Du côté des entreprises françaises, on remarquait cette semaine à Bruxelles la forte montée en puissance de l'offre en crevettes cuites (d'élevage principalement mais aussi sauvage).

Après plusieurs années de croissance, le marché de la crevette montre des signes de ralentissement en France -8% en volume, mais +6% en prix, sur le rayon marée ou encore -2% en volume et +5% en prix sur les crevettes cuites préemballées sans code barre (source TNS 2006 pour l'Ofimer). Les ventes de crevettes cuites préemballées avec code barre (se situant au rayon traiteur ou à côté de la marée), quant à elles, affichent encore de très bons scores : +6% en prix et +21% en volume.

L'Assiette bleue, Charly Guennec, Bongrain...

Le créneau suscite donc les convoitises de la part d'industriels de la transformation étrangers et français. Alfesca a récemment fait main basse sur le spécialiste de la crevette tropicale cuite Adrimex (48 millions d’euros en 2005). Une opération qui devrait se traduire par l'apparition d'une offre de crevettes à marque Labeyrie au rayon traiteur. L'Espagnol Pescanova a pour sa part jeté son dévolu sur le cuiseur Krustanord fin 2006.

L'Assiette bleue, société vendéenne spécialisée dans le poisson pané et les steaks hachés de poisson (13 millions d’euros de CA), a récemment racheté PGC (1,3 million d’euros de CA), cuiseur de crevettes situé à La Verrie en dépôt de bilan depuis janvier. L'Assiette bleue proposait au Seafood sur son stand trois références de crevettes à marque O'Gambas. Pas d'offre encore visible sur le salon, mais Nutrimer (9,3 millions d’euros, groupe Bongrain, spécialiste du traiteur) prépare également une entrée imminente sur le créneau.

Charly Guennec Gastronomie (3 millions d’euros de CA en 2005) rachetée fin 2006 par Luc Berjonneau, un ancien de Krustanord, annonce pour sa part clairement sa diversification dans la crevette cuite. Un atelier de cuisson a été installé sur le site du Guilvinec et Luc Berjonneau s'apprête à concrétiser un partenariat avec des pêcheurs canadiens pour proposer sur le marché français une crevette borealis sauvage du golfe du St-Laurent (dès septembre en préemballé réfrigéré, entière cuite). «Plus petite, plus rouge et plus trapue que la crevette tropicale(ndlr : mais aussi plus fragile) , cette crevette est très réputée en goût», assure le spécialiste.

La compagnie des pêches de St-Malo (46 M Eur de CA), spécialisée dans le surimi, développe aussi depuis un an une offre de crevette sauvage de Guyane cuite réfrigérée sous atmosphère modifiée. Présent chez Auchan, Carrefour et Système U, le groupe travaille avec Casino sur un projet de MDD à marque Terre et Saveur. Propriétaire d'une flotte de 24 crevettiers surgélateurs et disposant d'un quota de 1800 t/an, Unifipêche, un des armements du groupe, est par ailleurs à l'initiative d'une demande de Label rouge qu'il espère obtenir pour 2008.

Sur un marché de plus en plus concurrentiel, les petits intervenants cherchent à se démarquer. C'est le cas de Miti (5,6 M Eur de Ca, basé à Nantes) qui présentait à Bruxelles une partie de sa gamme «sans conservateur». La société développe d'autre part depuis cette année une offre de crevettes de Madagascar à marque Oso, sous label privé Bio pour l'instant, mais qui disposera de la certification AB dès octobre.

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