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Étiquetage des OGM: la viande n’est pas à l’abri

La viande n’est pas concernée par l’étiquetage. Mais, la question du non OGM reste posée. 

La viande peut-elle s’exonérer d’information sur les organismes génétiquement modifiés ? Depuis deux semaines, un nouveau règlement communautaire renforce les obligations d’étiquetage de tous les produits constitués d’OGM ou dérivés. Comme le rappelle la DGCCRF : « les produits animaux (lait, viande, œuf) ne sont pas concernés par ces dispositions dans la mesure où aucun animal génétiquement modifié n’est commercialisé en Europe.» Seuls les produits à base de viande ou les préparations de viande doivent être étiquetés dès lors que l’un de leurs ingrédients contient plus de 0,9 % d’OGM ou de dérivés, indépendamment du niveau d’incorporation.

Mais, la probable levée du moratoire européen sur les OGM relance le débat. « Une première étape a été franchie avec l’étiquetage des produits végétaux,considère Michel Prost, directeur de la FNCBV. La deuxième étape concernera la viande. Il faudra y aller un jour.» Quand la porte sera ouverte à de nouvelles cultures transgéniques, l’élevage sera largement concerné. Le commissaire européen à la Santé David Byrne a indiqué lundi que Bruxelles étudierait le problème du moratoire dès la semaine prochaine, en vue d’une décision « fin mai, début juin».

« Si les plantations d’OGM se multiplient, on aura du mal à ne pas informer les consommateurs sur le mode d’alimentation du bétail, estime Denis Sibille, président d’Interbev. Même s’il n’y a pas d’obligation. Ce n’est pas un problème de sécurité, mais de transparence. »

La question de la mise en place d’une filière non OGM est donc posée. Les opérateurs s’en inquiètent. « Avant d’aller dans cette voie, il faut s’interroger sur la faisabilité et la capacité à répondre en quantité et en qualité, souligne Michel Prost. Des problèmes sont à régler sur les plans techniques, de l’approvisionnement et du contrôle. » Reste que la grande distribution est très attentive. Une forte sensibilité des consommateurs pourrait l’inciter à promouvoir le non OGM. L’exemple de Coop Italia sur le marché transalpin le montre. « On sent une demande plus pressante des distributeurs », note-t-il. La FNCBV aimerait que le sujet soit rediscuté au sein d’Interbev.

« Ce genre de dossier est difficilement gérable dans l’interprofession,répond Denis Sibille. Le non OGM doit être une démarche d’entreprise. À Interbev, on essaie en ce moment de définir un statut pour chaque opérateur de la filière, et notamment chaque éleveur. »

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