Etats-Unis : les bovins canadiens de retour
Les échanges de bétail entre les Canada et les Etats-Unis reprendront en mars 2005; tel est le résultat de la décision des Etats-Unis de rouvrir leur frontière nord aux bovins vivants de moins de 30 mois élevés au Canada. Celle-ci s’était brutalement fermée en mai 2003, à l’annonce d’un cas canadien d’ESB. Cette levée d’embargo décrétée mercredi n’est pas remise en cause par le cas suspect révélé par le gouvernement canadien le lendemain, a fait savoir le département américain de l’Agriculture. Pour l’USDA, même si ce cas se confirmait, le Canada demeurerait une région à « risque minimal ». Le ministère considère en outre que les ruminants ou produits de ruminants en provenance du Canada subissent un double contrôle sanitaire, à la sortie du Canada et à l’entrée aux Etats-Unis. Le Canada interdit depuis 97 l’incorporation de farines de viande et d’os de ruminants dans les aliments pour ruminants. Il a mis en place un système d’identification des bovins dès 2001 et un réseau de surveillance vétérinaire.
Déplacement d’abattoirs
Pour préserver la santé des consommateurs, les deux pays pratiquent un nombre de tests de dépistage supérieur aux recommandations de l’OIE (office international des épizooties) et le retrait des MRS.Le « cas suspect » canadien est d’autant moins rédhibitoire qu’il s’agit d’une vache de 10 ans, née avant le « feed ban » de 1997.
Une part importante des exportations bovines canadiennes (80 % de 3,28 Md$ US en 2002) se fait sous forme de bétail expédié aux Etats-Unis. Un premier espoir de réouverture avait été balayé en décembre 2003, quand il avait été établi que vache testée positive sur le territoire américain venait du Canada. L’embargo a eu pour effet de stimuler la construction d’abattoirs sur le sol canadien, d’autant plus que l’été dernier, les Etats-Unis avaient ouvert leur frontière aux viandes bovines désossées. La menace n’a pas échappé à l’American meat institute, organisation de défense des intérêts de l’industrie américaine de la viande, qui engage des poursuites afin de lever l’embargo sur les bovins canadiens de plus de 30 mois.