Aller au contenu principal

État d'avancement des négociations entre l'UE et les États-Unis

Le partenariat transatlantique de commerce et d'in-vestissement entre les États-Unis et l'UE (TTIP), dont les négociations ont débuté en juillet 2013, achève une nouvelle phase avec le quatrième round de négociations du 10 au 14 mars à Bruxelles. À ce stade, la question d'un accord sur les normes alimentaires demeure.

Àl'issue de la rencontre entre Michael Forman, représentant des États-Unis au commerce et Karel De Gucht, commissaire européen au commerce, ce dernier déclarait, le 18février dernier: «Les négociations entre l'UE et les États-Unis en matière de commerce et d'investissement ont progressé régulièrement au cours des huit derniers mois. Je pense que ce bilan a montré que nous devons maintenant faire un effort supplémentaire pour vraiment faire avancer le processus.»(1)

Bel effet d'annonce, mais peu de contenu : un bilan mitigé, pour un résultat incertain, en particulier pour les produits alimentaires. Pour l'heure, les propositions en vue de supprimer les obstacles aux échanges commerciaux entre les deux marchés doivent encore progresser dans le sens d'un compromis afin, selon le commissaire De Gucht, de ne pas affaiblir les règles de sécurité ou encore de protection de la santé.

Offre totalement déséquilibrée

Dans la liste des avancées à faire, les questions relatives aux produits alimentaires sont nombreuses. Ainsi doivent encore être précisées tant la réduction substantielle des droits de douane sur les produits agricoles et industriels (l'offre de l'Union prévoirait la suppression des droits de douanes pour 96 % des lignes tarifaires), que les règles touchant aux indications géographiques.

Les négociations ont été d'autant plus délicates qu'une partie des représentants européens estime que l'offre de concessions commerciales faite par l'UE apparaissait totalement déséquilibrée par rapport aux propositions des États-Unis. En outre, certains professionnels restent plus que sceptiques sur ces questions et estiment qu'un accord sur la convergence règlementaire sera fondamental pour le succès du TTIP.

Levée des obstacles non tarifaires

Ainsi, Albert Jan Maat, président du Copa, rappelant que les échanges agricoles UE/USA représentent 4 milliards d'euros de chaque côté de l'Atlantique, a précisé que : « La majeure partie des gains proviendrait d'une levée des obstacles non tarifaires au commerce. Cependant, les normes de production doivent elles aussi être respectées. Les citoyens européens attendent de notre agriculture qu'elle fournisse des denrées alimentaires et des services de qualité qui respectent des normes de production strictes. C'est pourquoi il est essentiel que l'accord soit équitable, respecte les attentes des consommateurs de même que les normes de production européennes et garantisse une convergence réglementaire dans la mesure du possible. » (2)

LE CABINET FIELD FISHER WATERHOUSE

Field Fisher Waterhouse (www.ffw.com) est un cabinet d'avocats européens qui offre des services dans de nombreux domaines du droit, et en particulier en droit de la concurrence, propriété intellectuelle et droit réglementaire européen. Katia Merten-Lentz est associée dans le département concurrence et droit réglementaire européen : elle est en charge de toutes les questions agroalimentaires, européennes et nationales, toutes filières confondues. Elle intervient tant en conseil qu'en contentieux auprès des industries de l'agroalimentaire.

De son coté, le président de la Cogeca, Christian Pèes, souligne « [qu']il convient de remédier au problème des obstacles non tarifaires. Par exemple, dans le secteur des fruits et légumes, des barrières phytosanitaires empêchent l'entrée de fruits européens sur le marché des États-Unis. [...] En outre, l'année dernière, l'UE a autorisé l'utilisation d'acide lactique pour le traitement des carcasses de bovins. En contrepartie, la décision politique des États-Unis consistant à permettre à l'UE d'exporter de la viande bovine vers le marché des États-Unis doit entrer en vigueur. »(2) Et c'est bien la problématique des obstacles non tarifaires qui a cristallisé le débat des négociations notamment lorsqu'il a été question d'OGM, de clonage ou d'hormones. Et même si le commissaire De Gucht assure que le bœuf aux hormones ou les OGM ne feront l'objet d'aucune discussion avec Washington, le partenaire américain conserve sa position traditionnelle au regard du principe de précaution en annonçant que « les décisions réglementaires devraient être fondées sur les meilleures données scientifiques disponibles »… Bref, rien n'est encore conclu !

(1) IP/14/164.

(2) Copa-Cogeca, Communiqué de presse, 10 février 2014.

Les plus lus

vaches laitières dans une prairie
Vaches laitières : après un an de flambée, les prix vont-ils vraiment baisser ?

Les prix des vaches laitières ont commencé leur escalade il y a un an. Si un mouvement de baisse automnale se fait sentir, les…

Poulets JA787 aux Pays-Bas. © Hubbard
Poulet standard : y-a-t-il une vraie bascule vers le poulet ECC ?

Alors que le poulet standard est le moteur de la croissance de la production en France, LDC et Galliance ont annoncé s’engager…

Poule de réforme en élevage sol
Poules de réforme : comment les abattoirs s’adaptent à la baisse de l’offre ?

Les abattages de poules pondeuses de réformes reculent depuis 2021. Entre grippe aviaire, allongement des durées de pontes et…

bateau porte conteneur a quai
Bovins : des exportations en baisse de 13 %, des importations en hausse de 6 % au niveau européen

Le solde du commerce extérieur de la filière bovine européenne s’est fortement dégradé au premier semestre 2025, alors que l’…

pièce de boeuf argentin
Comment le bœuf argentin gagne les boucheries de France

Le succès des restaurants de bœuf argentin à Paris s’étend aux boucheries de luxe. Sa notoriété en Europe est soignée en amont…

un graphique avec une courbe à la hausse, sur fond de grains de blé
Les prix des principales céréales progressent entre le 17 et le 24 novembre

Comment ont évolué les prix des céréales ces 7 derniers jours ? Les journalistes de la Dépêche-Le Petit Meunier vous…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio