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Essais OGM, Limagrain ira voir ailleurs

Les mois passent mais la détermination de Limagrain à s’appuyer sur les biotechnologies végétales ne faiblit pas. A l’occasion de la présentation des résultats du groupe coopératif auvergnat, ses dirigeants ont martelé leur souhait, mardi 18 décembre, de pouvoir réaliser des essais OGM en plein champ. « Nous attendons de nos gouvernants qu’ils fassent appliquer la loi et que ceux qui détruisent les champs soient sanctionnés comme il se doit », explique Daniel Chéron, le directeur général. « Ces nouvelles technologies peuvent permettre de répondre aux besoins alimentaires et non alimentaires de notre planète, renchérit Pierre Pagesse, le président. Si nous n’en profitons pas, notre pays sera fortement handicapé ».

Le Grenelle de l’environnement, on s’en doute, n’a pas été très bien perçu par les responsables du groupe, surpris de ne pas avoir pu participer aux débats même s’ils ont travaillé pour faire passer leurs idées. « A-t-on été écouté ? Je n’en suis pas sûr, lance Daniel Chéron. Un certain nombre de nos messages n’ont pas été entendus à la différence de nos concurrents ».

Le groupe est prêt à franchir le pas

Le directeur général du groupe s’interroge d’ailleurs : «Comment peut-on nous demander de réduire l’utilisation des produits phytosanitaires et dans le même temps nous empêcher d’utiliser certaines solutions ?». Preuve du malentendu ambiant, une rencontre entre Pierre Pagesse et Nathalie Kosciusko Morizet, secrétaire d’État à l’Écologie, aurait tourné au dialogue de sourds.

Pas question pour autant de baisser les bras. Limagrain, dont 20 % des essais sont OGM, a jusqu’alors été réticent à les développer à l’étranger. Mais désormais, le groupe veut franchir le pas. « Si la situation reste la même, en 2008, tous nos essais se feront hors de France », prévient Daniel Chéron. Limagrain vit d’autant plus mal cette situation que pendant ce temps, ses concurrents comme Monsanto avancent à vitesse grand V et ont plusieurs longueurs d’avance. « Comment pourrait-on mettre de nouveaux produits sur le marché alors qu’on nous détruit nos essais tous les ans ? », s’interroge Pierre Pagesse.

Les difficultés rencontrées ont également eu pour conséquences d'augmenter les coûts d'homologation, ceux-ci ayant été multipliés par 15. «Nous devons subir les mêmes coûts que si nous mettions des médicaments sur le marché,explique le président. Comme nous travaillons sur des niches, nous ne pouvons pas les amortir». Pour les dirigeants, interdire à Limagrain de réaliser ses essais l'empêche tout simplement de pouvoir rivaliser avec ses concurrents. «Aux Etats-Unis, si vous n'avez pas d'offre transgénique, vous êtes mort, vous n'existez pas», insiste Jean-Claude Guillon, directeur des affaires institutionnelles et de la communication.

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