Equarrissage : va-t-on en sortir ?
Les professionnels de la viande le craignaient, le gouvernement l’a fait.
Le calcul de la taxe visant à financer le service public de l’équarrissage nouveau genre, désormais géré par l’Office de l’Elevage, a soulevé un tollé chez les organisations représentatives des industriels de la viande bovine (LM d’hier). La part réclamée à la filière (90 millions d’euros) pour financer un service accordé aux éleveurs de toutes les filières animales sera supportée en effet essentiellement par les abattoirs de bovins, avec une hausse de leur contribution de 11 euros par tonne de gros bovins et de 6,5 euros par tonne de jeunes bovins et veaux. C’est une contribution supplémentaire cumulée de près de 14 millions d’euros qui leur est ainsi réclamée. Intervenant après des mois de négociation et d’engagements contradictoires, cette annonce fait s’étrangler le syndicat national de l’industrie des viandes Nous avons écrit un peu rapidement que le SNIV trouvait « impensable» de demander aux éleveurs de contribuer au SPE. Au contraire, « les industriels y verraient un juste retour des choses », nous a-t-il précisé. qui use du vocabulaire morbide que le sujet mérite, contre ceux, politiques et syndicalistes agricoles, qui « organisent en toute désinvolture une véritable asphyxie de la viande bovine française et de son industrie» et participent « à la mise à mort de l’industrie des viandes ». A la FNICGV, le ton est plus juridique. On emploie les mots choisis « d’inégalité devant l’impôt » ou encore de « distorsions de concurrence », en prélude à des consultations juridiques et à de possibles recours. La filière viande ne méritait sans doute pas qu’on sème en son sein les ferments d’une pareille discorde.