Equarrissage : derniers arbitrages entre éleveurs
Longtemps, les éleveurs de ruminants ont entonné, à propos du financement de l’équarrissage, le refrain suivant : « nous ne paierons pas ! ». Leurs dernières illusions se sont envolées jeudi, avec l'annonce du budget 2007/2008.
Le cabinet de Michel Barnier a fixé 151 millions d'euros de ressources, comprenant une subvention de l'Etat de 44 millions, une taxe d'abattage de 91,41 millions et une participation directe des éleveurs de 11,97 millions. Cette dernière somme inclut 7,2 millions d'euros provenant de la filière des ruminants.
« On savait que les producteurs finiraient par contribuer à l'élimination des cadavres en ferme, conformément à la directive européenne », reconnaît Pascal Férey. Le vice-président de la FNSEA se veut toutefois rassurant. Des arbitrages professionnels auront lieu d'ici à la semaine prochaine sur la répartition des 7,2 millions d’euros entre les gros bovins, les veaux, les ovins et caprins. « La solidarité doit jouer dans les filières et les territoires,déclare-t-il. Afin de soulager un secteur du veau de boucherie mal en point, les naisseurs pourraient faire un effort. La situation est aussi délicate en ovins et caprins. »
Contreparties
Un groupe de travail sera mis en place pour évaluer l'intérêt d'une association ATM ruminant, comme celles existant en porc et volaille pour financer l'élimination des animaux trouvés morts. La réflexion associera Coop de France et l'ensemble des associations spécialisées de la FNSEA. « Si on paye l'équarrissage, on souhaite exercer un contrôle,insiste Pascal Férey. Il faut de la transparence sur les chiffres. » La FNSEA exige la remise à plat d'un dispositif qui, selon elle, fait la part belle aux équarrisseurs. 431 000 tonnes de cadavres pèsent sur le SPE (service public de l'équarrissage). La fédération veut juger sur pièce et réclame que les poids figurent sur les bons d'enlèvement. 450 000 tonnes de farines animales sont en stock, d'après elle. Leur suppression conduirait à faire des économies. Enfin, la valorisation des graisses est source de distorsions au sein de l'UE. « Il faut que la filière animale française soit concurrentielle », déclare-t-il.