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Epis-Centre : la transformation plutôt que l'intervention

La fin prévue du régime d'intervention en 2013 pousse le groupe céréalier et d'oléagineux à privilégier la transformation, plus pérenne.

Propriétaire depuis peu d'une malterie sur le port d'Anvers (Belgique), Epis-Centre se félicite de la hausse mondiale de production de bière. Engagé dans le développement de son activité malt, le groupe (négoce, transformation et métiers du grain) regarde de moins en moins en direction de Bruxelles. La fin annoncée du régime d'intervention communautaire en 2013 a entraîné le groupe coopératif de Bourges vers un recentrage progressif de son activité sur la transformation du grain pour ne plus être tributaire des règles européennes.

Si en 1998, 30 % de ses ventes étaient réalisées à l'intervention, ce niveau a progressivement fondu et va atteindre 6 % en 2005-2006. Dorénavant, la moitié des grains récoltés par le groupe pourra être valorisée via la transformation, contre 44 % sur l'exercice précédent. « Nous avons la volonté de prendre en charge la valorisation de notre collecte » a expliqué le directeur général Bernard Sargis mardi, lors d'une visite organisée sur le site d'Anvers. Associé majoritaire dans la malterie belge Boortmalt depuis 2004, Epis-Centre veut profiter du retournement des marges et de la forte demande des brasseurs. Le groupe berruyer a finalisé son acquisition totale de Boortmalt en juillet et a récemment racheté une malterie en Hongrie, ancienne propriété du groupe Weissheimer en dépôt de bilan.

Au total, les différents sites du groupe coopératif le placent à la sixième position européenne des malteurs indépendants, avec 565 000 tonnes. « La production mondiale de bière est en hausse régulière, même si les marchés matures sont stables voire en légère régression. Cela signifie que la demande de malt (orge germé et séché) progresse » assure Bernard Sargis. Pour assurer l'approvisionnement sur toute la planète et profiter du développement rapide du trafic de containers, le renforcement du pôle logistique d'Anvers est d'ores et déjà prévu.

«Un outsider performant dans tous les secteurs»

En 2007, le site de Boortmalt pourra s'enorgueillir d'une nouvelle plate-forme logistique réalisée grâce à un joint-venture entre Epis-Centre et IFB, filiale des chemins de fer belges. En complément de cette activité de transformation de l'orge, Epis-Centre est également partie prenante (à 22,5 %) de l'usine de production d'éthanol de Lillebonne, qui doit offrir un débouché de 180 000 tonnes de blé pour les agriculteurs membres de l'union de coopératives.

Epis-Centre considère néanmoins qu'à terme, le marché des biocarburants restera difficilement national, et consacre « 5 % de la valeur ajoutée à des investissements de recherche dans le domaine de la prospective et des biocarburants de deuxième génération ». Multicarte, le groupe possède également une activité alimentation animale, qui a récemment souffert compte tenu de la grippe aviaire. « Ce secteur va être restructuré, et nous allons certainement y participer sur notre région » a commenté M. Sargis, dont l'ambition n'est pas d'atteindre la première position mais « d'être un outsider performant dans tous les secteurs où nous sommes présents ».

Sur le plan financier, Epis centre a enregistré « une année de consolidation », avec un CA en régression (963 M Eur vs 997 en 2004-2005, pour 1,9 Mt de grains collectées contre 2,07 un an plus tôt). Résultat net et excédent brut d'exploitation ont cependant augmenté, et le niveau d'investissements modéré ces deux dernières années a fait gonfler la capacité d'autofinancement à 29 millions d’euros, rendant possible de nouvelles acquisitions.

Rédaction Réussir

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