Environnement : réglementation durcie en Bretagne
        
      
      
      C’est un sérieux coup de collier que l’Etat va imposer dans 9 bassins versants de Bretagne pour tenter d’échapper aux lourdes amendes promises à la France par la Commission européenne pour une eau potable trop chargée en nitrates. Des mesures restrictives en matière d’élevage vont s’imposer à deux niveaux, a expliqué lundi à Rennes le préfet de la région Bretagne. Pour les 9 bassins, le plafond maximal d’azote minéral et organique par hectare et par an sera ramené de 210 à 140 kilos en 2008. L’Etat accompagnera les 1880 agriculteurs concernés par des mesures agri-environnementales. Il prévoit un retour à la normale pour 5 bassins versants en deux ans. Pour les 4 autres, l’Etat va imposer la « réduction du cheptel » et la « suspension des prises d’eau non conformes ». Gilles Huet, délégué régional d’Eaux et Rivières de Bretagne, a estimé, mardi, que « l’Etat capitule en rase campagne ». Plutôt que de « réduire la charge polluante », la France préfère fermer des captages, a-t-il dit. L’association réfléchit « à des procédures en contentieux contre l’Etat pour non respect de ses engagements en matière de qualité des eaux ». Jean Salmon, président de la chambre régionale d’agriculture, fait entendre un tout autre son de cloche : « C’est un coup de poignard qu’on nous plante dans le dos, a-t-il pesté. La profession agricole et ses partenaires (conseils généraux notamment) ont fait de grands efforts depuis 2001. Sur les 37 bassins versants alors en contentieux, il n’en reste plus que 9. » Il craint par-dessus tout une perte de la compétitivité de l’agriculture bretonne et de son industrie. Mais il sait qu’il est difficile de se défendre quand on a été tellement décrié. La France présentera ces mesures prochainement à Bruxelles. La Commission européenne avisera ensuite.
 
        
     
 
 
 
 
 
