Environnement : des annonces à concrétiser
«Le Grenelle n’est pas une fin, c’est un commencement. Il faut confier “aux cinq” (ndlr : syndicats, entreprises, ONG, élus et administration) le suivi de ce qui a été décidé en commun », a déclaré jeudi Nicolas Sarkozy, en prélude des conclusions du Grenelle de l’environnement. Et de proposer que « pour tous les grands projets, par exemple ceux soumis à une enquête publique, la décision négociée à cinq se substitue, dans toute la mesure du possible, à la décision administrative ». Est-ce à dire que les annonces faites sous le feu des projecteurs ne seront pas toutes traduites dans des lois ou décrets ? A la relecture de l’allocution du président le flou persiste.
Sur les OGM, Nicolas Sarkozy s’est clairement prononcé pour que « la culture commerciale des OGM pesticides (ndlr : il ne s’agit donc pas de tous les OGM) soit suspendue. Ceci en attendant les conclusions d’une expertise à conduire par une nouvelle instance qui sera créée avant la fin de l’année ». La France transposera au printemps 2008 la directive OGM dans laquelle sera inscrit « le droit à cultiver avec ou sans OGM » et « l’obligation de prouver l’intérêt sanitaire et environnemental des OGM ».
Pesticides : Nicolas Sarkozy hésite encore
A propos des pesticides, qui ont soulevé de forts débats jusqu’à la dernière minute du Grenelle, le président semble finalement ne pas vouloir vraiment trancher. « Je demande à Michel Barnier de me proposer avant un an, un plan pour réduire de 50 % l’usage des pesticides, dont la dangerosité est connue, si possible dans les dix ans qui viennent », a-t-il déclaré. Sur la bio, les déclarations jeudi soir à l’Élysée ont été assez évasives. Il n’a pas été question de multiplier par trois les surfaces mais « dans un premier temps » de faire en sorte que toutes les cantines publiques proposent au moins une fois par semaine un repas bio. Le président s’est ensuite engagé à ce que les cahiers des charges de la restauration collective imposent « des produits labellisés ou issus d’exploitations certifiées ». Autres mesures lancées sans calendrier précis : une TVA à taux réduit pour les produits écologiques et une taxation des « suremballages ».