Aller au contenu principal

Endives : la DGCCRF pointe les entorses à la libre concurrence

La DGCCRF a mené le 12 avril une perquisition dans les bureaux de la fédération des producteurs d’endives (FNPE) et du comité économique fruits et légumes du Nord de la France à Arras.

La DGCCRF vient de taper fort chez les producteurs d’endives. Elle les soupçonne en effet d’avoir engagé des actions qui auraient pu entraver la libre concurrence. Les faits se seraient déroulés en mars 2005. C’est à cette époque-là que « Christian Cuvelier, le président de la Fédération Nationale des Producteurs d’Endives (FNPE), est intervenu par téléphone pour faire remonter le prix d’une promotion inférieure au prix du marché. Une annonce dans la presse risquait d’entraîner une nouvelle baisse des prix en dessous des coûts de production ».

C’est ce qu’explique la FNPE dans un communiqué daté du 30 avril qui fait suite à la perquisition menée par la DGCCRF le 12 avril dans les locaux de la FNPE et du Celfnord à Arras. Une perquisition d’autant plus douloureusement vécue par la filière que celle-ci traverse une nouvelle crise, dont personne ne voit le bout au sein d’une profession incapable de s’organiser depuis la disparition des cadrans. Tout les instruments de régulation de marché mis en place par la filière (cours pivot, système Infoclar, jours rouges) apparaissent aujourd’hui comme des outils capables « de flirter avec les limites des réglementations européennes et nationales » .

Ce que reconnaît Jean-Marie Constant, directeur de la FNPE, dans son communiqué du 30 avril. Joseph Hemar, directeur du Celfnord, ne peut également que le reconnaître, estimant cependant que la DGCCRF a « rompu le pacte de collaboration entre ses services et le Celfnord ». Sur le chapitre de la normalisation, les deux services collaboraient en effet depuis plusieurs campagnes.

Qu’est-ce qui a fait bouger la DGCCRF ?

Mais qui a bien pu agir de la sorte pour que la DGCCRF débarque simultanément le 12 avril dernier dans les locaux de la FNPE et du Comité Economique Fruits et Légumes? Est-ce une autosaisie des services de l’Etat ou bien alors une enquête diligentée par dépôt de plainte ? La FNPE penche pour la dernière solution et évoque à mots couverts de possibles interventions de la grande distribution. Ceux-là même «qui continuent d’exiger remises, ristournes et rabais sans véritable contrepartie, et dont on sait très bien la manière dont ils traiteraient les producteurs qui refuseraient de s’en acquitter », souligne Jean-Marie Constant, directeur de la FNPE.

La brigade financière de la DGCCRF n’a pas lésiné sur les moyens pour perquisitionner dans les bureaux arrageois. Fort de son ordonnance du tribunal de grande instance d’Arras de neuf pages en date du 3 avril, elle a dépêché sur place une dizaine de fonctionnaires. Pose de scellés, épluchage des dossiers et des archives, passage au peigne fin des disques durs des ordinateurs…les onze enquêteurs arrivés tôt le matin ne seront repartis du Celfnord qu’à 21h30 et de la FNPE qu’à 3 heures du matin en repartant avec près de 4000 pages de documents….Tout aura été épluché pour permettre la constitution du dossier « à charge et à décharge ».

Etonnament, dans la profession, on a souhaité le maximum de discrétion dès le lendemain de cette intervention. Le dossier a très vite été transmis rue de la Baume où, Jean Michel Lemétayer s’en serait personnellement saisi, via Jean Bernard Bayard, son secrétaire général adjoint, également président de la FDSEA 62. On dit aussi que Thierry Lazaro, le député UMP de la 6ème circonscription du Nord, très attaché aux questions agricoles, ainsi qu’aux problèmes endiviers, en aurait été averti.

La profession demande le retrait pur et simple de la procédure ; de ce côté-là, la DGCCRF se fait très discrète…, car le dossier est hautement sensible. La FNSEA a en effet été condamnée par l’Union européenne pour avoir organisé le soutien des cours de la viande bovine lors de la crise de la vache folle. La perquisition de la DGCCRF chez les endiviers a donc un air de déjà vu. Plus grave, elle peut ouvrir la porte à de nouvelles perquisitions dans des filières fruits et légumes dont les pratiques de gestion de marché sont parfois similaires à celles de l’endive.

Les plus lus

au premier plan, tête de boeuf, dans un marché aux bestiaux
DNC : quel impact sur les prix des broutards, petits veaux, jeunes bovins et vaches ?

Alors que le marché des bovins dans son ensemble était dans une conjoncture très favorable et rarement vue, la dermatose…

Poulets standard européen
Poulet : plus de 300 €/100 kg, le marché européen s’emballe

Les prix européens du poulet s’envolent, car la production progresse moins vite que la consommation. Si l’Ukraine est un peu…

vaches laitières dans une prairie
Vaches laitières : après un an de flambée, les prix vont-ils vraiment baisser ?

Les prix des vaches laitières ont commencé leur escalade il y a un an. Si un mouvement de baisse automnale se fait sentir, les…

Poulets JA787 aux Pays-Bas. © Hubbard
Poulet standard : y-a-t-il une vraie bascule vers le poulet ECC ?

Alors que le poulet standard est le moteur de la croissance de la production en France, LDC et Galliance ont annoncé s’engager…

personnes sur une scène
Culture Viande : « Sans abattoir ni ateliers, il n’y a pas de valorisation de la production française »

Lors du congrès annuel de Culture viande, les industriels ont pointé leurs intérêts convergents avec ceux de l’élevage, en…

Jérôme Foucault
Négociations commerciales : « Ce qui est transformé en France, issu de l’agriculture française, doit être négocié en France ! »

À moins de deux mois du début des négociations commerciales, Jérôme Foucault, président de Pact’alim qui représente des PME et…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio