En 2007, Danone se lance dans l’humanitaire stratégique
Le groupe Danone va proposer à ses actionnaires la création d’un fonds pour le développement d’entreprises à finalité sociale et créer un comité de responsabilité sociale au sein de son conseil d’administration. C’est ce qu’a annoncé lundi dernier Franck Riboud, Pdg de la multinationale, aux côtés du président de la Grameen Bank et Prix Nobel de la paix 2006, Muhammad Yunus. Le fonds d’investissement en question, nommé « Danone communities », doit financer, dans les pays pauvres et émergents, des entreprises « sociales » à but non lucratif. Les éventuels bénéfices seront réinvestis dans le programme. Il s’agira surtout de lutter contre la malnutrition dans les pays pauvres et de préserver les ressources naturelles dans ces zones.
Pour diriger la nouvelle stratégie, le conseil d’administration du groupe français a décidé la création d’un comité de responsabilité sociale qui impulsera les actions et en évaluera les résultats. À terme, Danone souhaite se désengager au profit du fonds Danone communities. « Nous aurions pu lancer une fondation, mais nous ne voulons pas faire de la charité. Notre objectif est de créer une structure durable, indépendante de Danone », explique M. Riboud.
Cette annonce intervient quelques semaines après une visite de Zinédine Zidane au Bangladesh, au cours de laquelle l’ancien footballeur avait inauguré une usine de production de yaourts destinés aux populations déshéritées. Le site est détenu à parts égales par la banque de micro-crédits de M. Yunus et par Danone. Une pure œuvre de charité ? Pas vraiment. Comme l’explique M. Riboux, la stratégie commerciale demeure. « C’est aussi pour vendre plus de yaourts» lance-il avant de s’expliquer « Danone reste focalisé sur ses résultats financiers. Il faut que ceux-ci soient les meilleurs possibles pour mener notre projet social ».