Élevage : la prévention sanitaire est relancée
« L'arlésienne vétérinaire ne peut plus durer ». C'est le message lancé jeudi par Marc Gayet, président de la Fédération nationale des groupements de défense sanitaire (FNGDS), lors de son assemblée générale. Il vise le décret sur la prescription du médicament vétérinaire. Les retards à sa parution freineraient la maîtrise préventive des risques sanitaires en élevage. « Je sais que vous l'attendez avec impatience, a répondu Jean-François Michel, conseiller du ministre de l'Agriculture. Nous pouvons nous engager sur une publication du texte et de ses arrêtés d'application dans le courant de l'automne 2006 ».
Le décret prévoit d’autoriser la prescription de médicaments sans visite systématique du vétérinaire, mais dans le cadre strict d'une surveillance sanitaire et de visites régulières de suivi. En collaboration avec l'éleveur, le vétérinaire pourra réaliser un bilan sanitaire et définir un protocole de soins afin de maîtriser les principales pathologies de l'élevage. Ce dispositif s'inscrit dans le cadre d'une politique de maîtrise volontaire des risques sanitaires en élevage, lancée, il y a un an, en concertation avec le Syndicat national des vétérinaires d'exercice libéral (SNVEL) et la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV). Une formation et un bilan sanitaire volontaire sont depuis proposés aux éleveurs. Marc Gayet a souligné le succès de l'une et les difficultés de l'autre, la faute, selon lui, au retard de publication du fameux décret.
Jean-François Michel a fait le point sur la visite sanitaire annuelle obligatoire en cheptel bovin. 85 % des exploitations françaises y ont été soumises dès cette première année. Seul 1 % des visites a permis de déceler un niveau de maîtrise des risques sanitaires insuffisant. « Cela témoigne du haut niveau sanitaire qu'ont acquis progressivement les cheptels bovins français», a-t-il souligné.
En revanche, la fièvre catarrhale ovine inquiète. Un nouveau renforcement du dispositif de lutte a été annoncé pour le mois de mai, avec une surveillance sérologique et entomologique étendue du pourtour méditerranéen aux Pyrénées-Atlantiques. Un stock de vaccin d'urgence sera aussi constitué, afin de permettre une intervention rapide, si un foyer était découvert en élevage.