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Effluents d’élevage : le temps presse dans le Finistère

La résorption des excédents d’azote d’origine animale avance à bon rythme dans le Finistère. selon des chiffres de septembre 2004 donnés vendredi par la chambre d’agriculture départementale. 

Selon la chambre du Finistère, 44 % des 15 107 tonnes d’azote contenues dans les déjections animales ont été neutralisées, selon des chiffres de septembre 2004. L’effort de réduction de cet élément fertilisant dont le trop-plein favorise l’élévation du taux de nitrates dans l’eau s’est répartie à 33 % dans le transfert de paille et de fumier vers des zones sous fertilisées, l’alimentation biphase (32 %) et le traitement proprement dit (27 %). Les élus de la chambre se sont félicités de constater que la résorption consécutive à des cessations ne représente que 8 %.

Le pire des scénarios envisagés, des fermetures d’élevage à la volée après trois ans de cours bas, ne s’est donc pas produit, ont-ils dit. Cependant ces pourcentages doivent être relativisés. En effet, à l’étude du nombre d’exploitations concernées, on constate que 95 ont cessé leur activité et 103 traité leurs excédents en station de traitement. D’un côté de petites exploitations aux faibles excédents qui stoppent, de l’autre des investissements réalisés par de grosses structures dans l’obligation de traiter. C’est la règle du marché. Un schéma particulièrement net dans le Finistère où les stations de traitement individuelle ont poussé comme des champignons (107).

D’autres exploitations ont choisi le traitement collectif. Mais ces stations ne sont qu’au nombre de neuf dans le Finistère. Or, pour traiter les petits excédents de l’immense majorité des éleveurs du département, seul ce mode de traitement est financièrement acceptable. Longtemps les éleveurs du nord-ouest du département, petits producteurs de porc et de lait ont fait le pari du tout collectif.

Vers des projets semi-collectifs

Mais les usines à lisier du type Val Ouest (180 exploitations), ou COMETHE (une trentaine d’exploitations) sont rejetées par la Société. « Il faut donc que les éleveurs proposent des projets semi-collectifs (de 2 à 10 élevages)», explique André Paul, élu de la chambre. Pour lui, l’idéal consiste à voir un éleveur moyen porter le projet de traitement autour duquel des petits s’agglomèrent.

Le temps presse, car tous ceux qui sont dans l’obligation de traiter devront avoir déposer un dossier avant la fin 2005. Le calendrier s’avère être aussi serré pour le Programme de maîtrise des pollutions d’origine agricole (PMPOA). Ce dispositif de mise aux normes des élevages bovins (bâtiments essentiellement) parvient à son terme et les subventions ne seront pas accordées à ceux n’ayant déposé aucun dossier technique après le 31 décembre prochain.

Or dans le Finistère, les éleveurs semblent faire preuve de beaucoup de prudence. La chambre d’agriculture rappelle que sur les 3544 élevages actuellement éligibles, 2900 devraient faire une pré-étude ou un DEXEL (Diagnostic EXploitation Elevage) ; en 2004, seuls 426 l’ont fait. Il reste seulement quelques mois aux 85 % restants. La chambre a montré en exemple une exploitation laitière sur laquelle les investissements ont été limités par l’emploi de solutions ingénieuses et peu coûteuses.

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